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.Nicolas Mavroyśnis, Rhigas ćtait professeur a 1’Ecole princiere de Bucarest />2a.
Rćcemment, Ariadna Caniariano-Cioran a inserit — en śtudiant 1’Academie princiere de Bucarest — Rhigas aussi parmi łes professeurs de cette academie, en mentionnant qu’il y a enseignś en 1783 et proba-blement en 1791 aussi24.
II est difficile d’admettre que Rhigas ait vraiment ćtć, en 1783, professeur & 1’Acadćmie princiere de Bucarest aux cótćs des professeurs cćlebres, tels Nćophyte Cavsocalyvitis (1767 —1784) et Grćgoire Constandas (1782—1787). Sur quoi celle qui a rśdigó cette ćtude s’est-eUe basće pour compter Rhigas parmi les professeurs de cette academie? Sur une simple affirmation de 1’historien V. A. Urechia, selon laquelle Rhigas avait ćtć professeur śt Bucarest en 1783 pendant le regne de Michel Soutzo 25, sans indiquer quelque source documentaire. A. Camariano-Cioran soutient cepandant « qu’il ne fart pas de doute qu’il a trouvć cette information dans un document qu’il a nśgligó de citer » (p. 447). Serait-ce ainsi, ou bien c’est purement et simplement une affirmation non fondće, comme tant d’autres, faites & la lćgere par cet historien dans son ceuvre? Par exemple, V. A. Urechia soutient que le professeur Manassis Bliades de 1’Acadćmie princiere de Bucarest a etć envo.vś en 1785 en Occident par le Prince rćgnant Alexandre Ypsilanti pour acheter des instruments scientifiques. A. Camariano-Cioran conteste, cette fois-ci avec des argu-ments puissants, les affirmations ecrites par Urechia, en montrant qu’en 1785 Alexandre Ypsilanti n’ćtait pas Prince rćgnant en Yalachie, Eliades n’ćtait plus professeur & Bucarest et les instruments scientifiques ćtaient dćj& achetćs depuis 1780 26. Quant au cas de Rhigas, cependant, A. Camariano-Cioran est tres indulgente et au lieu de combattre aussi cette affirmation erronće de Urechia, elle lui accorde, au contraire, credit et soutient qu’il a nćgligć de citer la source de son information, cherchant mćme a la renforcer par certaines informations de source grecąue, les-quelles, pour nous, ne sont pas conraincantes. U n’est pas nćcessaire de combattre ici le tćmoignage de D. Yernardos, utilise par 1’auteur, parce qu’il suffit de rappeler que Rhigas, comme nous l’avons dej& montrć ci-dessus, est venu & Bucarest un peu avant 1785 et par consćquent, il ne pouvait etre professeur en 1783. D’ailleurs il ćtait alors un jeune homme de 25 ans, sans śtudes supśrieures et sans la prćparation nścessaire exigće pour oceuper un poste d’enseignant k 1’Academie princićre, aux cótśs des professeurs cćlebres 27.
En 1791 Rhigas ne pouvait, non plus, ćtre professeur, vp que, selon sa propre affirmation, depuis le ler juin 1790 jusqu’& la fin du mois de janvier 1791, il remplissait & Yienne la fonction de secrćtaire particulier
28 A\exandre Papadopol-Calimah, Charta Moldooei lucraid de Rigas la 1797, dans, < Convorbiri literare*, 17. 1883, p. 325.
84 Ariadna Camariano-Cioran, Les Academies princi&res de Bucarest et de Jassy et leurs professeurs, Thessaloniki, 1974, pp. 447 — 449.
28 V. A. Urechia, Istorla ęcoalelor, Bucarest, 1901, tome IV, p. 63.
M A. Camariano-Cioran, op. cit.$ p. 401.
87 Nous rappelons que C. Th. Dimaras croit que Rhigas est arrivć aux Principautćs du Danube vers 1786 et qu’il «y complete ses ćtudes, tout en remplissant de petits emplois ad ministra tifs et autres, auprfcs des princes et en s’occupant d’entreprises commerciales >, Hlstoire de la litUraiure nio-hellŁniąue, Ath&nes 1965, p. 189.