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Palbanais koder (kodrś) signifiant «colline, montagne » et le roumain codric ayant en plus les acceptions de « foret, morceau, place publiąue ». Le sens de «foret» du mot roumain a śtś considćrś par Petar Skok comme un dćcaląue linguistiąue du slave deh> « colline, foret»l24. Par ailleurs,. Henrik Barie a contestć Porigine latine du mot albanais 125. II existe par consśąuent un doute au sujet de son origine et Pon ne constate qu’un parallćlisme sśmantiąue partiel entre le roumain et Palbanais.
Une chose reste encore douteuse, la dćrivation de Palbanais fshat « yillage, rćgion-» et du roumain sat «yillage» du latin fossatum, tant du point de vue de la formę que sous Paspect sśmantique. En roumain, on s’attendrait normalement a un hypothśtique *fusat. Le latin fossatum a eu jusque tard au moyen &ge les seules acceptions smyantes : 1. fossśr canal; 2. digue, rempart; 3. camp d’armóe fortifiś ; 4. armće ; 5.forteresse entourśe d’un rempart126. Les dćrivćs romans de fossatum en Occident ne eonnaissent que les sens de «fossć, tranchóe, rempart, armśe", dememe, les emprunts en grec byzantin et en nóo-grec (<pó<TcraTqv, <pou<jc7<xtov, (poucraTo). Les sources historiques et archśologiques montrent que le camp militaire romain et byzantin ćtait dressś de r^gle sur un espace restreint. On n’a point la preuve qu’il ait existć quelque part des fossśs. dśfensifs autour des yillages ou que les camps aient renfermś entre leurs. fortifications une population civile śgalement127. Eqrem ęabej conteste Porigine latine du terme albanais; quant & celle du mot roumain, elle a» 4tś plus d’une fois rćvoqu4e en doute 128.
Les ćlćments latins (85) qui se sont uniquement eonseryćs en albanais constituent, d’une part, un moyen d’approfondir notre connaissance de la langue latine et fournissent, d’une autre, des indications sur la rógion et la datę de Pinfluence de la culture romaine sur les ancetres des Albanais. Es ont connu en effet les relations de production du domaine de Pagrieulture romaine et de sa technique; la charrue et ses ślćments cons-titutifs portent en albanais des noms d’origine latine 129 : apparamentum 13& —parmende, parmende «araire, charrue », bubulcus «bovier »—bujk «paysan,
124 P. Skok, « Archiv fur slavische Philologie », XXXVII, 1920, p. 83 — 84.
125 H. Banć, Atbanorumamsche Studien, Sarajevo, 1919, vol I, p 40.
124 I. F. Niermeyer, op. ci/, p 449 — 450
127 R. Grosse, Die romisch-byzantinische Marschlager vom 4. —10 Jahrhundert. ♦ Byzan-tinische Zeitschrift *, XXII, 1913, p 90 — 121 et Romische Militargeschichte von Gallienus bis zum Beginn der byzantinischen Themcnuerfassung, Berlin, 1920
121 V. Bogrea, <* Dacoromania », I, 1920 — 1921, p. 253 — 257 — fossatum ; G. Weigand,. ♦ Balkan-Archiv », III, 1927, p. 213 *massatum; P. Skok, «Zeitschrift fur romanische Philologie ♦, L, 1930, p 518 = fossatum; A. Rosetti, « Buletm linguistiąue *, X, 1942, p 88 — 90 = fossatum; E ęabej, ♦ Buletin Tirana *, XVI, 1962, n° 1, p. 109 — 110 = autochtone.
12t N Jokl, Untersuchungen, p 136.
130 CIL, XII, 1567.