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suffire, il attnbua au domaine impśrial ce qu’il jugeait superflu...»52. Que par une mesure aussi grave, qui ne pouyait manquer d’avoir un ścho des plus dćfavorables, il n’avait pas uniquement en vue la reeonstitution du domaine de 1’Utat, mais aussi la « spmtualisation » de la yie monastique, c’est ce que — malgrś son attitude peu fayorable — reconnait Attaleiates, lorsqu’il montre que par ce fait les propriśtaires laics yoisins des monas-teres óchapperont & la continuelle pression de ces dermers : « ... de libśrer les propriótaires de terres yoisines de leur pression, car les moines les obligeaient & leur donner leurs terres ...»53. Aussi n’est-ce pas un effet du hasard si les idćes d’Isaac k ce sujet vont etre commentóes jusqu’au XII* siecle, lorsque Glykas notera succinctement: «... II supprima le superflu des monasteres...»54.
En troisieme lieu, la róforme fonciere en yue de la restauration du domaine de l’£tat a mis un frein a l’extension de la pronoia. Un seul cas nous est connu, mais rien ne nous permet de croire qu’il n’y en ait pas eu d’autres. II suffit d’examiner la maniere dont 1’empereur obligea Constan-tin Leichoudes, en óchange de son ólection a la dignitó patriarcale, & renoncer & la pronoia du domaine des Manganes, consentie par 1’empereur Constantin Monomaque. Isaae Comnene ne rendit dófinitive 1’ćlection de Constantin Leichoudes comme patriarchę que lorsqu’il eut obtenu catógoriquement de celui-ci sa renonciation & la pronoia des Manganes. Assurśment, le basileus considśrait que l’extension de cette formę d’alić-nation de propriśtós foncieres de l’Etat pouvait reprósenter un danger mortel pour le domaine public. II est intóressant de noter que, malgró 1’importance de la mesure, ni Psellos, ni Attaleiates — les deux principaux commentateurs des róformes d’Isaac Comnene — n’en font mention. Sans doute ótait-il difficile de dśsapprouyer une telle mesure. Les textes qui consignent 1’śpisode nous permettent de nous faire une idće de l’in-sistance ferme d’Isaac Comnene a ce sujet et des craintes qui l’avaient provoquóe. Le continuater de Skylitzes n’accorde pas une importance particuliere a la pronoia des Manganes, qu’il cite k cótó d’autres priyileges, de diffśrentes natures, de Constantin Leichoudes : « .. .Pourvu par 1’empereur de 1’administration de toutes les affaires publiques, de la pronoia des Manganes et de la gardę des documents lćgaux ... »55. Or ces termes
52 Attaleiates, p. 61.
58 Ibidem
54 Glykas, p. 601 : «tx tćov 9povTitfT7)pLcov 7repiTTa dc7roxÓ7TTei *
66 Skylitzes Gont., p. 645 : «trję tćov Mayyavcov 7rpovo£aę xai tćov 8ixatco(idToav 9iłXcc£ 7rapoc too etp7](i£vou pacnTiecoę xaTaXei9&elę&. II y a plus de cent ans dćj&, le problfcme a retenu Pattention de E. D. Muralt, op. cii, II, p 3 Voir la discussion d’un grand intćrćt & ce sujet chez G. Ostrogorski, Uhistoire de la fiodahli byzantine, Bruxelles, 1954, pp. 20 — 21.