Tableau 2. — fccart moyen (dlapertlon) par rapport h la moyenne
Croissance de la masse monśtaire |
Prix k la consommation privśe | ||||
1980 |
1986 |
1980 |
1986 | ||
EUR 12 |
4.1 |
4.2 |
4.5 |
2.7 | |
SME |
3.4 |
1.5 |
5,0 |
2.0 |
est revenu au niveau 98, par rśfśrence k un niveau 100 correspondant k la pśriode 1961-73 considśrśe comme satlsfaisante en termes de crśations d’emploi, et cette baisse s’observe dans tous les pays.
Parmi les lignes d’action de la stratśgie de coope-ration, Tamelioration de la capacitś d'adaptation des marchśs constitue un element essentiel du processus de redressement de la compśtitivitś des entreprises et de leur performance, notamment en matiśre d’emploi. La progression dans la voie de l’achśvement du marchś intśrieur est un instrument privilśgiś, et on se souvient qu’en dścembre 1985, par 1’adoption de 1'Acte unique, le Conseil avait exprimś son accord de principe sur le programme contenu dans le Livre Blanc de juin 1985 et devant aboutir & la rśalisation intśgrale du marchś intśrieur en 1992.
L’ampleur de la tache est grandę et on ne peut que regretter qu’en 1986, sous les prśsidences nśerlandai-ses et britannique, on n’ait pas progressś plus ; sans qu’on puisse dire vśritablement qu’on a pris du retard, il ne faut pas oublier que plus on progressera, plus les progrśs deviendront difficiles et ne seront possibles que si les gouvernements se dścident, plus qu’ils ne Ton fait jusqu’ś maintenant, a cesser d’etre obnubilśs par les interets nationaux a court terme et partiels. II ne faut donc pas ralentir reffort.
Comment ces diverses mesures de politique śco-nomique ont-elles inflśchi l'śvolution de l'investisse-ment, en dśfinitive chainon dścisif de toute amśliora-tion de 1’emploi ? On a vu qu’il y a eu une certaine reprise de rinvestissement (4,2 %, contrę 3,6 pour la demande interne et 2,5 % pour le PIB), mais le rapport au PIB de la formation brute de Capital fixe n’atteint que 18,5 %, niveau mśdiocre si on le compare aux 22,7 de 1970. L’amślioration de la rentabilitś du Capital, indiscu-table puisqu’elle passe de 68 en 1985 k 78 en 1986 (indice 100 pour la pśriode 1961-73), n’a pas suffi k stimuler fortement rivestissement, selon toute vrai-semblance par suitę d'une vision insuffisamment opti-miste sur l'śvolution des dśbouchśs, et cela parce que la demande globale n’a śtś que modśrśment soutenue.
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En fait, la stratśgie de croissance pour 1'emploi repose macro-śconomiquement sur deux moteurs : 1’augmentation des profits grace k une modśration salariale et une certaine stimulation de la demande, tout particuliśrement dans les pays qui disposent de mar-ges de manoeuvre et dont l’expansion autonome pour-rait se propager a 1’ensemble des partenaires. Faute d’un des moteurs, 1’ensemble reste cahotant. On peut ainsi rśsumer 1’apprściation sur 1986 : des śvolutions et des politiques aliant gśnśralement dans le bon sens, mais trop timorśes, notamment dans ceux des pays-membres ayant le plus de marges de manceuvre : la critique atteint notamment trois pays : la RFA, la France, le Royaume-Uni, mais tout particulierement le premier d’entre eux. Faute d’audace, on a insuffisamment exploitś les atouts apportśs par la rśduction du prix du petrole et du cours du dollar; comme ces atouts sont apparus une fois, mais ne reapparaitront pas chaque annśe, la carence est grave. i
Peut-on faire mieux en 1987 ? Avant de rśpondre k cette question, il est utile de situer la position relative des divers pays membres.
La vision brossśe ci-dessus pour Tensemble de la Communautś masque en fait une profonde diversitś d’śvolutions, de situations, et donc de marges de manceuvre. Si une certaine tendance k la cohśrence s’observe, il demeure nśanmoins de fortes disparitśs entre pays.
Les annśes ayant suivi la crise pśtroliśre de 1973 ont vu 1'śparpillement des rythmes d’śvolution des princi-pales variables śconomiques des pays membres, le record śtant tenu par les taux d'inflation (en 1975, on a observś ainsi un taux de 27,2 au Royaume-Uni, contrę 5,9 en RFA). De ce fait, on a śtś k la veille de 1’ścla-tement de facto du marchś commun et c’est pour l’śviter qu’on s’est finalement mis d'accord sur le SME, cadre favorable — voire meme contraignant — pour des politiques śconomiques plus cohśrentes au ser-vice d’śvolutions convergentes.
L’alerte fut suffisamment chaude pour que les divers pays fassent un effort pour reduire leurs taux d’inflation et mieux tenir compte des comportements de leurs partenaires. Le rśsultat en a śtś, on l'a vu, une inflation plus faible et un rapprochement des śvolutions. Le tableau 2, ou on a seulement les chiffres pour 1980 et 1986, montre ainsi un net rapprochement des rythmes de croissance de la masse monśtaire et du niveau des prix k la consommation privśe, notamment pour les pays adhśrents au SME.
Le rapport rśsume ainsi cette constatation de convergence :« la Communautś a, ces derniers temps, accompli des progrśs sensibles vers une convergence nominale. La gestion de la politique śconomique globale et le fonctionnement du SME ont permis une baisse des taux d’inflation dans la plupart des pays ces derniśres annśes. La correction des dśsśquilibres externes est śgalement en bonne voie ».
Meilleure convergence ne signifie pas toutefois que tous les pays soient dans un situation analogue par rapport aux indicateurs fondamentaux, croissance des prix, balance extśrieure, dśficit public, dont les valeurs commandent en fait la possibilitś de mener une politi-que de croissance favorable k la rśsorption progressive du chómage : une telle politique ne peut en effet śtre menśe que si le niveau des prix est suffisamment stabilisś pour que le risque d’une reprise de Tinflation soit faible, si la balance extśrieure est en excśdent et permet donc d’envisager une hausse des importations temporai.rement plus forte que celle des exportations
REVUE DU
MARCHĆ COMMUN, n° 305, Mars 1987
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