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rences aussi nettes que celles qu’on pouvait relever dans les experiences correspondantes de Pfeiffer et de Gamaleia.
L’interet historiąue commande d*indiquer que les declarations de Pfeiffer et de Gamaleia se sont heurtees d’abord a une opposition considć-rable. Plusieurs chercheurs (enumeres dans les resumes de Kolie <fc Schurmann, 1912, Kolie & Prigge, 1928 et Kraus, 1929) soutenaient que Faction pathog&ne de V. cholerae etait due, non pas a une endotoxine, mais d la secretion d’une exotoxine soluble par les microbes vivants. Cependant — comme le demontrent pertinemment Kolie & Prigge (1928) — ces preten-tions qui genćralement etaient basees sur des essais faits avec une seule ou tout au plus quelques souches, tr£s souvent d*origine douteuse, n’entrai-naient pas la conviction. Aussi, selon Wilson & Miles (1946) qui Font expo$e recemment, il est gćneralement admis aujourd’hui que
«le vibrion cholerique ne sćctóte pas une veritable exotoxine soluble, mais il contienl des endotoxines qui sont liberees soit par Fautolyse des bacilles dans les cultures, soit par la desintegration active des bacilles produite dans Forganisme par les cellules, L'analogie qu*il prescnte avec le meningocoque — antre microbe qui s’autolyse aisement — cst trds stricte, bien qne le vibrion choler i que soit beaucoup plus toxique, » [Trąd.]
Les rćcentes observations sur la toxine de V. cholerae, autant ąu^elles entrent dans le cadre de cette dissertation, peuvent 6tre resumees comme suit;
Boivin et aL (1934) ont signale qu?ils avaient pu — par extraction a froid par Facide trichloracetiąue— a partir de diverses bacteries Gram negatives, dont V. cholerae — obtenir un liquide opalescent qui donnait des reactions specifique$ avec les immunsćrums prepares contrę les microbes en ąuestion. Par ebullition prolongee en prćsence d*aeide acetiąue faible, ce liąuide pouvait se cliver en: a) un precipitć contenant de Fazote et du phosphore, et b) un polyoside specifiąue qui restait en solution. De nouvelles etudes sur le «complexe glucidolipidiąue » obtenu par Fextraction a Facide trichloracć-tique amenćrent Boivin & Mesrobeanu (1935, 1936) a conclure que ce compose, contenant la majeure partie de Fendotoxine de ces microbes aussi bien que leur antigene somatiąue, representait leur « antigene complet >>, tandis que le polyoside specifique, qui etait incapable de provoquer la formation des anticorps et des antitoxines par injection aux lapins, corres-pondait de ce fait a un « antigene residuel» ou haptdne. Ces deux chercheurs ont soutenu, sur ce point, que lorsque les microbes deviennent rugueux, c’est-a-dire perdent leur antigene somatiąue specifiąue, ils ne sont plus dotes que de la faible toxicite qu'ils doivent aux protóines bacteriennes. Ces dernióres representent la fraction « acido-insoluble», et sont d’une impor-tance minime dans la toxicite des microbes lisses: la majeure partie de cette toxicite etant due principalement a la fraction acido-soluble de Fendo« toxine dont les caract£res viennent d*6tre indiąues.