154 LE CHOLERA
Eijkman (1901) a pretendu que V. cholerne, comme d’autre$ micro-organismes, produisait un enzyme h^molytiąue; mais il est hors de doute que le halo sur plaque de gślose au sang, qu’il a dćcrit, est le resultat d*une hemodigestion (voir plus loin) et non de Themolyse.
En etudiant 12 souches pseudo-eholeriąues en meme temps que9 souches cholćriąues authentiąues, Kraus (1903) trouva que les premieres seules etaient a meme de produire une « hemotoxine» soluble dans les cultures en bouillon, et pouvaient, en consequence, donner des zones claires autour de leurs colonies sur les plaąues de gelose au sang. Pour cette raison, Kraus recommandait Fusage de ce milieu solide pour differencier V. cholerne non-hćmolytiąue des vibrions p$eudo-cholćriques hśmolytiques.
On pręta beaucoup d’attention aux proprietes hemolytiques des vibrions lor$que Gotschlich (1905, 1906) eut isole, au lazaret d’El Tor, $ix souches particultóres sur des cadavres de pelerins revenant de la Mecque. Bień que ces victimes n^ussent accuse aucun signe d’affection choleriąue, et que Tautopsie n’en revelat pas tracę, les vibrion$ trouve$ dans leur intestin etaient non seulement agglutinables par le serum anticholerique, mais presen-taient aussi — dans la limite des tests utilises par Gotschlich — a tous autres egards, les reactions des vibrions chol6riques authentiques. Cependant, un nouvel examen de ces souches montra a Kraus & Pribram (1905) que, fait surprenant, ces microbes produisaient — tout comme les vibrions pseudo-choleriques examines auparavant par Kraus — une hemotoxine soluble et aussi une exotoxine rapidement letale pour les animaux d’expe-riences.
Depuis cette decouverte, des opinions diametralement opposees ont ete exprimees sur les rapports des vibrion$ El Tor 1 et des vibrions cholćriques authentiques responsables des epidemies, et, en relation avec ce probleme, sur la question de savoir si le classiąue V. cholerne est bien non hemolytique, au contraire des vibrions El Tor. Kraus et ses collaborateurs (voir le demier expose de Kraus, 1922) ont eontinue a affirmer que, en raison de ses proprićtes hćmolytiques prćcitees, le vibrion El Tor appartenait & une classe distincte de celle de V. cholerne, non hemolytique. Par contrę, de nombreux auteurs allemands (voir le resumć de Kolie & Prigge, 1928) ont soutenu que les vibrions choleriques pouvaient varier dans leurs proprietes hemolytiques, comme en d^autres points, et que, par consequent, les tests des milicux au sang ne convenaient pas a la caractórisation dc ce microbe — opinion qui implique quc les vibrions El Tor ne constituent pas un groupe particulier.
Pour fixer convenablement les merites de ces thćses opposćes, on doit s^ttacher d’abord aux methodes d’examen qu’ont employćes les divers auteurs et a Pinterpretation qu*ils ont donnee de leurs decouvertes.
Bicn <*ue quclqucs auteurs aknt de signe sous Ce mćmc nom des vibrions pscudo-cholćriques hśmoly-ticjucs, cette dłnomination doił ćtre cxclusivciticnt rćscrvćc aux souches bćmoJytłąues agglutinables par le s£rum anticholćrtque. Unc auire position engendrerait la plus grandc confusioa.