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! CHAPITRE V
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Le Młssionuałre apostolique.
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Lc voil& donc au combic de ses voenx. entrant a trente-cinq ans dans la carrifcre des Nobletz et des Maunoir, des religieux et des pretrcs du ministere pnroissial qui perpćtuent parmi nous la pratique du programme tract; par ces grands missionnaires.
11 semble qu’il y ait des affinitćs mystćrieuses entre Paine du Vćnćrable Michel Le Nobletz et cellc du nouveau Missionnairc qui le prend pour modele ; comme il y a des ressemblances entre leuęs origines et les ćvolutions de la premierę partie de leur vie.
Tous deux issus de familles du terroir ; (1) tous deux bretons de langue et d’ćducation premi&re ; tous deux envoyćs pour de fortes et completes ćtudes. Pun a Bordeaux, 1’autre k Sainte-Anne, Paris ; tous deux consacrant 4 annees a Petudc des Sciences theo-logiques et scripturaires, sous la dircction de jesuites cćl&lires, Pun & Agen, 1’autre a Home ; et Pon affirm? que Michel Le Nobletz avait appris par coeur la Bibie dans la Yulgatc et dans son tcxtc grec, et pour par-faire sa science de 1’Ecriture il ótait rcvenu & Bor-deaux s’initier a Phćbreu.
Tous deux aprós une longue preparalion de prifcres que Michel Le Nobletz rcndait plus puissante par d’hćroTques mortifieations, gravirent les degrós de 1’autel vers Page de trcnte ans ; tous deux enftn reve* nus leur chćre Bretagne pour distribuer le lait et le pain de la doctrine dont parle PApótrc, dans la langue du pays natal.
(1) Michel Le Nobletz e*t n< en 1577. le Jour de la fite dc Saint Michel. 29 Septembre. au aianolr de Herodem, en Plougurrneau, dlo-c**c de Lfon. II ćtolt Qls de noble homilie Henr* Le Nobletz et de Franęolte de Leaguern. le 4* de 11 enfanU.
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On sait que cc fnt dans sa paroissc de Plouguerncau que Michel Le Nobletz entreprit cctte vic d'apótrc des humbles, des enfants, des ignorants, cctte luttc contrę les passions et les vices, qu’il porta & travers le Trćguier, le Leon, la Cornouaillc, k Douarnenez qui fut son (juarticr gćnćral pendant vingt-cinq ans ; et il acheva, dans 1’obscurite et la solitude du Conquet qui gardę son tombeau, plus de 40 annees dausteritćs elTrayantes, d'hu<nilitć, de contradictions, de dćri-sions, de persćcutions inouTes, inais aussi dc iner-veilles dc saintetć, dc convcrsions et dc miraclcs.
Le P6re Maunoir, dc la Conipagnie de Jesus, fut le fils de ses pri^res et de ses larmes, continuant son cruvre et la developpant sous le souffle conąuerant de 1’Esprit Saint, arrachant par son zćle et ses exera-ples le clergć breton au sommeil dc la routine, reeru-tant dans son sein plus dc 2.000 collaboratcurs era-brasćs de son żele, les lanęant dans ces inissions dont le programmc et la puissance de conversion se per-petuent en terre bretonne depuis trois siecles.
La Brctugne doit i ses missions la fraicheur de sa foi et la purętć dc ses niceurs. Eiles sont adwirable-ment conęues pour un travail en profondeur qui dćra-cine les vices et fait tleurir les vcrtus en gardant aux foyers toutes les coutumcs saintes et traditionnelles.
Les regles a suivre sont tracćes et maintenues avec un soin jaloux par 1’autoritć diocćsaine, qui tient k jour une listę de ceux k qui elle rćserve les fonctions de prćsidents dc missions ; et son choix sc porte sur des membres ćminents du minist6rc paroissial, qu’une longue expćrience et un żele eprouve, ont prćpares k cette haute responsabilite. Nos missions comportent trois semaines d’exercices, et chaque semaine est confiće k un prćsident et k des collaboroteurs distinets. La premićre semaine est reservee aux enfants, aux vieillards, aux infirmes et aux maiades.
Les famillcs divisent leurs membres entre les deux