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Adeline RUCQUOI

Innocent III, se róorganisait; le clerge sćculier se substitua donc au rógulier et retrouva le role ćducatif et politiąue qui avait śte le sień au VII^e si&cle. Les conciles de Coyanza en 1055 et de Compostelle en 1056 et 1063 prćcis&rent la composition des chapitres, prćvirent la nomination de dispensatores qui veilleraient b la formation du clergć dans les archidiacones, et obligórent les abbates b maintenir dans les paroisses rurales une schola pour 1’instruction des clercs. Les pres-criptions de ces conciles ne resterent pas lettre morte : a Braga - sióge restaurć en 1070 des documents datós de 1072 et 1099 rćvćlent la presence dans la cathedrale de pueruli, d’enfants qui y recevaient une education ; des maitres de grammaire ou grammatici figurent en 1088 dans la documentation de Coimbre - ćveche restaurć en 1064 en 1115 dans celle de Tol&de - restaurć en 1085 - et b Palencia 1’annće suivante. Le canoniste Silvestre Godinho, qui fut archeveque de Braga entre 1229 et 1244, rappelait encore qu’il avait ćtudiś trois ans a 1’ćcole paroissiale de Sao Paio de Pousada, petit village de son futur diocese.

Des le debut du XII^e siecle, de nombreux chapitres cathódraux comme ceux de Tolóde, Saint-Jacques de Compostelle, Braga et León abritórent des magistri parmi leurs dignitaires et chanoines ; dans les annees 1100-1110, l’archeveque de Compostelle engagea meme un « maitre en ćloquence » qu’il fit venir de Beauvais. La dignitó d’ćco-latre - caput scholae ou magister scholarum, parfois appelć precen-tor que rendra obligatoire pour toute 1’Eglise le concile de Latran III de 1179, avait ete definie des 1170 b Compostelle. Les constitu-tions dont se dota alors la cathćdrale precisśrent que 1’ecolatre ćtait le depositaire du sceau du chapitre, qu’il devait choisir et ordonner les leęons quotidiennes, nommer un maitre de grammaire pour instruire les clercs et les enfants de Pćglise ainsi que « les autres de la ville et du diocese », et enfin surveiller la diction et 1’accent de ceux qui liraient au cours des fetes liturgiques ; une grammaticorum schola existait a cóte de la cathedrale depuis le milieu du siecle.

La presence d’un ecolatre n’est attestće dans les chapitres que progressivement; celui-ci figurę a Palencia en 1095, b Braga en 1101, a Compostelle en 1102, a Oviedo en 1113, b Coimbre vers 1131, b Tolede en 1154, a Burgos en 1161, b Valladolid en 1171, a Salamanque en 1174, b León en 1181. Divers documents de la fin du XII^e puis du XIII^e siócle dćvoilent aussi l’existence d’« ćldves » dans les demeures de certains chanoines de Tol5de, d’Avila et d’Oviedo ; en ćchange d’un service domestique, ces garęons et ces filles bónófi-ciaient de 1’enseignement de leur maitre. Quelques grands monas-tóres, comme ceux de Santa Craz de Coimbre et de Santa Maria de Alcobaęa au Portugal, respectivement fondes en 1131 et 1152, dispensaient ćgalement un enseignement; les invcntaires de leurs