un clerc du neveu du papę Celestin III, Bernard dc Lille, l’emporta finalement, ce qui fut confirme par Innocent III le 29 avril 1198 (186).
L’eveque Etienne, en conflit depuis 1192 avec Giselin dłEscornaix, dut Ceder en 1197 lorsque cette controverse longa foret expectatione peracta aC. morosius disceptata (187). L’archcveque de Rcims, Guillaumc, intcr-vint et Etienne accepta enfin maitre Giselin d’Escornaix comme chance-]ier. Giselin pręta hommage a son eveque et celui-ci le nomma a vie. Les revenus du chancelier furent fixes : « toutes les offrandes manuelles faites aux messes celebrees par l’eveque; dix sols monnaie de Flandre pour chaque consecration d’eglise; toutes les taxes peręues pour l’expedition des lettres episcopales » (188). Ce dernicr point suscitera en 1238 de nouveaux differends entre l’eveque Gauthier II dc Marvis et son chancelier, Gauthier d’Ath, lorsque ce chancelier voudra inclure dans ses revenus les taxes pour les actes de Pofficialite diocesaine. L’archcveque de Reims dut tranchcr en 1197 par voie dc compromis quelques derniers points de litige entre Pevequc et son chancelier, notamment le nombrc d'equitatu-rae, donc de chevaux monres (189). Le chancelier dcvra se contenter de trois chcvaux (190), soignes par un garęon d’ecurie, et il n’aura que deux seruientes, qui pourraient ćtre des greffiers, des clerici cancellarii, comme ce sera le cas chez Pierre d’Harelbeke, chancelier de Gauthier dc Marvis, en 1249 (191). Les trois chevaux devront etre a la disposition du chancelier quand bon lui semblera, mais ils seront entrctenus aux frais de Peveque. Dans les reunions du conseil episcopal et a la table de l’eveque, le chancelier occupera la premiere place.
(186) La Icttre dMnnocent III est adressćc a l’ćvćquc ct au chantrc de Notre-Dame dc Paris ainsi qu’a maitre Picrrc de Corbcil, chanoine de Notre-Dame de Paris. Ce chantrc n’est pas a identifier avcc « Picrre-lc-Chantre » (WAR1CHF.Z, «■ Etienne dc Tournai », p. 321), qui est declarć bonae memoriae (Petro), cantori Parisiensi dans la lettrc papalc. Pierre le Chantrc mourut a Pabbaye dc Longpont le 22 septembre 1197. -Voir pour unc ćdition plus rćcentc de la lettrc pontificalc du 29 avril 1198 : O. HAGENF.DER & A. HAIDACHER, Die Register Innocenz III. 1. Pontifikatsjahr 1198199. Texte, Graz-Colognc, 1964, pp. 178-181, n° 118. Voir ćgalement pour unc apprćciation plus generale de cet episodc: E. de MOREAU, Histoire de PEglise en Bclgique, III, Bruxellcs, 1945, pp. 112-113.
(187) A.C.T.,Cartul. D. 4, f(. 12 v" - 13 r°; (edid.) REUSENS, « Lcschanccllcrics infericures », pp. 184-185.
(188) WARICHF.Z, • Etienne dc Tournai *, p. 318.
(189) WARICHEZ, o.c., p. 318, perd le fil dc ('argument en nc suivant pas le tcxtc du cartulaire du chapitre confić ń sa gardę (Cartul. D. 4, P 12 v° : tribus cuectionibus cum duobus sewientibus et uno gartionc esse debere contentum) ou il est qucstion de euectioncs, notamment des randonnćes avcc des chevaux requisitionnćs (dans ce cas-ci dans les ecuries bicn fournics dc l'6veque), ct non pas dc dicertiones (sic chez Rcusens ct Miraeus-Foppcns).
(190) Warichcz en fait trois greffiers ct parvient ainsi a un menage de six personnes au service du chancelier.
091) Vide infra.