jusqu'alors seule observable, la P4 et la M3 (PI. 5, fig. m-o).
Cette mandibule, cassee en arriere de la M3, a ćtó ćcrasee et fissuree lors de la fossilisation. Elle permet neanmoins d'observer un diasteme court (3 mm au plus). l'extrdmite de la fosse du masseter se situe a 1'aplomb du trigonide de la M2. l'incisive, lćgerement aplatie, presentc une section ovale. II s'agit probablement d'un jeune individu - les dents sont peu usćes et Ton n'y voit aucune facette d'usure nctte. 1'email dentaire prćsente une surface parfaitement lisse.
La P4 (L = 2,09 mm; 1^ = 1,90 mm) est tres abTmćc - flanc labial cassć; il n'est pas possible de dire si le trigonide ćtait mono- ou bicuspide. Le metaconide est massif. l'entoconide, coniąue, est faiblement developpe, quoique plus grand que 1'hypoconide. Le cingulum postórieur est faible. Un mesoconide clevait etre individualise.
La M( (L = 2,38 mm; 1^ = 2,25 mm) est egalement cassee sur le flanc externe. Un antórolophide court ainsi qu'un mćtalophide net cement le bassin du trigonide. Les trois tubercules posterieurs sont d'ćgale importance; 1'hypoconulide est dćdouble labialement. Le cingulum postórieur est rectiligne.
La M3 (L = 2,70 mm; l,al = 1,86 mm) est la dcnt la mieux conservće, seule la partie antero-labiale du protoconide ayant disparu. La surface de 1'email est parfaitement lisse. 1'anterolophide est tres court; le bras anterieur du protoconide ne rejoint pas completement le mćtaconide. On observe un petit mesostylide. Le mesoconide est bien dćveloppó. Les trois tubercules postćrieurs sont disposes en arc de cercie; l'hypoconulide est plus petit que les deux autres cuspides.
Clairement, ces caractóres ne correspondent pas aux deux taxons composant "Paramys lemoinei", & savoir Decticadapis sciuroides LEMOINE, 1891, que nous rapprochons maintenant de 1'espece du "Cuisien superieur" Masillamys mattaueri nov. comb. (v. ci-dessous), et Pseudoparamys teilhardi (WOOD, 1962), mais evoquent typiquement ceux qui caracterisent les Ailuravinae, et tout particulierement le genre Euromys nov. Compte tenu de la dimension de ces trois dents ainsi que de leur morphologie, alliant des faces de contact antórieures (M] et M3) et posterieures (P4 et M|) nettement obliques, un trigonide haut ou le mćtaconide domine, un mćsoconide present et un talonide relativement profond delimitó postórieurement par trois cuspides bien individualisees - notamment 1'hypoconulide -, 1'espece actuellement decrite la plus prochc du specimen de Bauduen est E. thaleri nov. comb.
Discu.ssion:
Euromys thaleri nov. comb., espece initialement refćree au genre Reithroparamys par Michaux (1964b), presente une moiphologie dentaire caractóristique du genre Euromys nov.: molaires superieures aux cuspides pointues et aux cretes acerees mais courtes, hypocóne, conules, parastyle et mesostyle marqućs; molaires inferieures au mesoconide marque, en position posterieure, et au cingulum postórieur bien dćveloppe.
D'un poids moyen estimć a 150-200 g., cette espece constitue un intermediaire morphologique et dimensionnel satisfaisant entre E. cardosoi de Silveirinha et E. inexpectatus nov. gen. et sp. de Saint-Agnan et Prćmontró. La seule difference notable se situe au niveau du bassin du trigonide, 6 des 8 M(.2 actuellement connues prćsentant un mótalophide bien developpe feimant 1’amere du trigonide. Le faible nombre de
146