« Eńger le morbide, le pathologiąue, le vieux, le castrę, le mortuaire. c'est-a-dire. en somme. toutes lesformes de la decheance physiologiąue. en indicateurs de I'essence humaine revient. incontestablement, a construire une philosophie du malheur. »
Un autre attribut de la laideur qui caracterise plusieurs monstres nothombiens est la vieillesse. Murielle Gagnebin, 1 un des peu nombreux theoriciens systematiques de Testhetique du laid, etablit sa conception autour de ce trait dans sa Fascination de la laideur. L’auteur considere le laid comme une categorie universelle de la pensee. Elle 1 identifie avec les marques du poids de temps, avec la decheance irreversible du physique. « La vieillesse, ou pour s’exprimer autrement, la marche du temps sont communement assimilees a une puissance dissolyante capable de violenter une formę, de la tarauder, yoire meme de la dissoudre. »98 La vieillesse est une opposition de la jeunesse — la periode de la beaute : « Et cette laideur ressemble etonnamment a la laideur qu’imprime la yieillesse sur des traits qui ont ete autrefois beaux. »" D’apres Gagnebin, le laid peut etre defini comme le travail du temps sur les hommes. « Parti en quete du laid, nous ayons decouyert la force malefique du temps. Ou plus exactement: la representation sensible du temps est apparue comme Vexpression meme du laid, »100 La vieillesse qui enlaidit nos figures est une marque incontestable de 1’approche de la mort: « En premier lieu, la laideur, ainsi que la mort, est une menace permanente et inconditionnelle de decomposition de l organisme. Tout indiyidu est destine a deyenir laid, de meme que tout indiyidu, un jour, mourra. »101 «La laideur apparait de la sorte comme le produit de l irreyocable pression du temps sur l’etre humain, aujourdhui appele a
Vallon 1994, p. 262 w ibid. p. 46 I9* ibid. p. 46
100 ibid. p. 257
101 ibid. ______________________________________
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