s!avcrcnt difficiles. Enfin, Ies migrants et rćfugićs en situation irreguliere vivent avec la craintc d’un contróle d’identite, limitent lcurs dćplaccments en ville et hesitent a se rendre dans Ies centres de sante.
d) Selon Ic pcrsonncl medical rencontre par les ONG nationales, Peventail des problemes de santć Ies plus repandus parmi les migrants et rćfugićs, a Nouakchott, inclurait les maladies sexuellement transmissibles (MST), suivies par le paludisme, les pathologies respiratoires, les doulcurs rhumatismales, les dermatoses, le diabetc et les problemes d’hypertension.
e) Les pathologies mcntales sont peu visibles dans la mesure ou les communautes d’ćtrangers s’organisent pour rapatrier le malade dans son pays d’origine des qu’elles le peuvent. 11 arrive ccpendant que le malade soit issu d'une communaute peu reprćsentće ou disparate incapable de prendre soin de leur compatriote. Dans ce cas, le malade est abandonne a son sort, reduit a la mendicite.
2.4 - Licns avec le pays d’origine
2.4.1 - Decision et motivations du depart
a) Selon les temoignages, les dćcisions dc dćpart des migrants apparaissent concertees au sein de la familie ou de la communaute du village ou du quartier d'origine. II scmblc ćgalcment que, pour la presque totalite des migrants originaircs des pays Iimitrophes, des contacts prealables ont ete etablis avec des amis ou des parents dćja installes en Mauritanie, dont le souticn sera necessaire pour le logement et 1’acces a Pemploi. Une certaine formę d?autorćgulation semble ainsi s’cxcrccr spontanement en fonction des capacites de la communaute d’accueil.
b) Dans Pesprit de certains, ii faut aller coute que coute chercher « la richessc » dans les pays dćveloppes. Parfois c’est le conseil familial qui dćcide dłenvoyer un dc ses fils a « Paventure ». Le poids psychologiquc est tres pesant. Les parents financent souvent les voyagcs dc lcurs enfants avec la conviction que « la ou le flis d?un tel a reussi, mon flis pcut reussir ».
Selon PAPEAH, avec Parrivee des travailleurs migrants, la ville de Nouadhibou s’est enrichie de nouveaux póles culturels. Les migrants sćnegalais organiscnt des fćtcs tres populaires qui attirent la population locale aussi bien que les migrants. Les chretiens se retrouvent nombreux k la mission catholique. Dans les evenements comme les baptemes, les mariages ou Ies deces, les migrants s’habillent traditionncllement, consomment les plats et les boissons de leur pays. Dans le passe, les etrangers presents a Nouadhibou organisaient annuellement des festivals ou chaque communaute exposait son savoir faire et sa culture. Aujourd’hui le Pere Jeróme, a la tete de la mission cathoIique, anime une
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association de plus de 7000 adherents, regroupant des migrants de divcrscs nationalitćs, souhaite retablir ces festivites.
c) En revanche, les rćfugićs ont un parcours tres different en raison des conditions precipitees et parfois tragiques de depart du pays d’originc. La decision de dćpart fut le plus souvent prise par Pindividu seul, dans un contexte domine par la perccption d'un peril imminent ou le descspoir. Le depart suit immediatement la decision ou est differe selon les situations individuelles et le contexte qui prevalait alors dans le pays d’origine : repression ou mcnaces individuellement ciblees, ou cncore guerrc civile et insćcuritć gćnćralisće. Ce n’est que dans le pays de premier asile que des elements dc prćparation pour un voyage ulterieur reapparaissent, avec cependant des possibilitćs de concertation et d’information tres reduites par rapport aux migrants.
L’absence de ressources, de documcnts d’idenlite et de contact avec le pays d’origine sont des contraintes majeurcs qui contribuent a Tisolcmcnt du refugie qui peut alors etre conduit a emprunter les voies de la clandestinite pour poursuivre son parcours au dcla du pays de premier asile a la recherche d?un licu ou reconstruire une existence.
d) Dans la majorite des cas, les migrants economiques ont des projets precis dans le pays de destination, mais qui nc concordent pas nćcessairement avec leurs qualifications professionnelles. Le desir de fairc valoir une qualification professionnelle est rarcment evoque comme factcur determinant du depart. L’APEAH a Nouadhibou notę que memc si parmi la vague de migrants qui viennent a Nouadhibou nombre d'entre eux declarent etre titulaires de diplómes, rares sont ceux qui ont pris soin de s’en munir pour faciliter les rcchcrchcs d’emploi. Ils s’efforcent essentiellement de s’adapter aux circonstances en suivant les conseils qu’ils recueillent au sein des communautes.
2.4.2 - Liens entretenus avec le pays d’origine
I
a) D’une maniere gćnćrale, les migrants declarent que les liens qui demcurcnt avec leur pays d’origine sont au niveau de la familie, du cercie d’amis et des communautes locales. Les liens les plus
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