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ces figures elabore une veritable ecologie du reel, configure ce territoire de 1’Imaginaire1 ».
Pensee depuis notre contemporaneitć, cette relecture par Nepveu de notre littćrature s’applique aussi a tous les arts et formes d’expressions actuelles, et a notre cinema en particulier. Domaine ou Texpression artistiąue s’est remodelee, arpentant de nouveaux territoires langagiers, explorant de nouveaux syntagmes, de nouvelles structures, transformant a la fois formes et contenus; le cinema d’ici se reinvente constamment. Pour arpenter le territoire du cinema documentaire d’auteur, il nous faut« retraverser » le cinema dans le sens de son histoire pour tout simplement voir ce qu’il montre et ce qu’il tisse comme liens entre les gćnerations qui Pont construit, habite et qui 1’habitent aujourd’hui. Comme le dit Nepveu, il faut en « capter le dynamisme conceptuel et rhetorique2 », les multiples formes et manieres qui se sont passees au fil du temps entre les diffórents cineastes, les locuteurs de la parole filmique et degager ce qui en est reste.
Cette composante hermeneutique de 1’approche vise i examiner le travail des principaux artisans de notre cinema documentaire qui ont observe le territoire des Premieres Nations au travers des differentes epoques, d’examiner les moments chamieres d’emergences de nouvelles formes langagieres et ainsi degager les conditions de ces changements, la modification du discours, et de comprendre comment cela a pu influer, modifier et faire emerger de nouveaux paradigmes.
Si on retrouve plusieurs travaux analytiques portant sur les ceuvres cinematographiques de la premiere et seconde periode que j’observerai au cours de ce mćmoire, il n’en va pas ainsi pour la pćriode actuelle: malgrć sa popularite grandissante, le cinema autochtone contemporain n’est dans les textes de recherche
NEPVEU P, 1999,L’ecologie du reel, Montrćal, Borćal compact, p.09
NEPVEU P, 1999, op.cit. p. 10