guerre, c’est le rapport des nouveaux titulaires du pouvoir politique et, a 1’aide de celui-ci, du pouvoir economique, a 1’egard du bloc revo-lutionnaire.
La decomposition du bloc revolutionnaire, annoncće encore pendant la guerre, atteint des proportions plus larges des les premieres annćes suivant la liberation du pays. Les participants les plus nombreux du mouvement de liberation nationale, les paysans, pendant la collectivi-sation forcee de la campagne et le rachat obligatoire, ainsi qu’a la suitę de 1’industrialisation du pays sur le compte de 1’agriculture, dis-paraissent subitement, tout d’abord du PCY, et ensuite de la vie poli-tique en generał. La classe ouvriere, relativement peu nombreuse dans la societe d’avant la guerre, reduite en nombre pendant la guerre, emergeait de 1’industrialisation entamee du pays.
Les rćuolutionnaires professionnels de diverses origines sociales de-viennent une couche sociale homogene et un nouveau facteur essentiel de 1’integration du systeme social global. Leur puissance sociale re-pose sur un type de parti politique specifique, sur une organisation monolithe aux efectifs disciplines, organisation creee a 1’image du nar'i russe, renforcee dans les conditions d’illegalite et les circonstances mi-litaires pendant la guerre, couronnee de la gloire du Vainqueur. Le róle social de 1’appareil du parti et de 1’Etat revendique toujours plus de cadres - une nouvelle couche bureaucratique est en voie de crea-tion. Deviennent aussi parties des nouvelles classes au pouvoir: dirigeants militaires, dirigeants economiques, intellectuels qui occupent des positions-cles dans les institutions de propagandę, culturelles et educatives.
La puissance politique enorme de la politocratie (classe politique) permet a ses appartenants d’acquerir de la richesse materielle, tant par le partage des biens fonciers et immobiliers survecus de la classe depossedee que par des remunerations relativement elevees, fixees d’apres la position dans la pyramide hierarchique de 1’organisation.
La classe nouvellement creee adopte une attitude unique face a la societe. A cause du faible enracinement social, et surtout economique, de la politocratie, dans 1’etablissement du nouveau systeme social et dans son fonctionnement un grand róle revient a la violence politique directe.
L’opinion en fonction des alternatives du dóveloppement social ne pouvait, cependant, assurer 1’unite absolue de la politocratie. Pendant le conflit avec le stalinisme exterieur, russe, on elimine une bonne partie de cette couche a la place de laquelle sont cooptes des membres nou-veaux. Dans de telles circonstances, pour assurer 1’unite intórieure on renforce le róle de 1’appareil repressif, et avant tout de la police poli-tique dont les dirigeants etaient a la tete du secteur organisationnel et des cadres du Parti. Son róle refoule, plus qu’auparavant, les facteurs ideels de 1’integration du parti, de la politocratie et de la societe. On voit s’approfondir la division entre la direction active et la masse exó-cutante, ce qui est, au fond, une division de la sociótć en classes.
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