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paux dans le diocćse, et dans l'exactitudc de ceux-ci h la communiquer b leurs frćres.
« De la part des grands yicaires, elle consislait en de-mandes en formę de consultation, et en exacte redditlon de comple de tout ce qui se passait, et de la part de Mon-seigneur, en envoi de documents, de dćcisions doctrinales, de touchants tśmoignages de compassion, d'avis de pru-dence, de remontrances paternelles, dencourageanles cxliortations. On conęoit Pedel que devaient produirc pa-reils bienfails sur des prfitres entićremenl dćvoućs au Prałat de qui ils les recevaient et dont ils ćtaient tous chćris.
« Cependant, la morl naturelle nous enleva plusieurs confrćres cachćs. Aucun n'a manquó des sccours spiri-tuels. On pourvoyait ć leur sćpullure le moins mai qu on le pouvait, suivant les circonstances plus ou moins dan-gercuses pour les personnes chez qui il leur arrivait de mourir. Dans ce moment, je ne puis me souvcnir de tous leurs nomsjon pourra se les rappeler, ainsique les notns deceuxqui moururent en pays etrangers pendant la Rśvo* lution, en consultant le necrologc qu'on reussil ^ fairc imprimer k Saint-Brieuc, distribuć dans toutes les pa-roisses, avec ordre dy cćlćbrer un service solennel pour tous les confreres dćfunts. Trente-six prćtres se rćunircul pour celui de Saint-Paul.
« O douleur! bołt de nos confrćres subireut une mort violente; on se souvient bien de leurs noms et il ne faut pas les taire : MM. Chapalain, vicaire de Sizun ; Jacob, yicaire de Saint-Pabu; Drćves, vicaire de Recouvrance; Hranellec, Yicaire de Saint-Paul ; Habasque, Yicaire de Kerlouan ; Peton, Yicaire de Kerlouan ; Le Gall, recteur de Plouenan; Corrigou, directeur des dames Ursulines de Saint-Paul, peiirenl sur lecliallaud, les qualre premiers ri Brest, les deux suivanłś 5 Lesneveu, et les deux der-niers & Quimper.
«. lei, je ne puis me dispenser de rapporter deux faits pour preuve que, mśme sous le chaume, on.peut trouver des &mes saintement fortes.
limpef et Lśón
« MM. Chapalain et Jacob furent surpris chez la scEur _ du premier. Celle-cijlut dćclaree de bonne prise et con-duite au Clidteau de Brest, de conserve avec les deux cap-tifs. Dans le cours du proces qu ou instruisit, on lui lit entendre qu'il yavait pourclleun moyen certain d*ćcliap-per 5 la pełne capitale, cćtait daflirmer qu'elle ne con-naissait pas ces messieurs, et qu ils l'avaient foreće de faire la soupe. Sa rćponse ful laconique : « Me lauarel en « yaou I me diaznaout va brcur ! yael eo merucl assembles << yanta ». Kile (ut guillotinće.
« On avait surpris MM. Gall et Corrigou chez une veuve chargee d eufants. Ućj&, on la trainait hors de sa maison avec ces messieurs. Tout a coup, se presente une ver-tueuse filie, belłe-sneur de la veuve, vivant et tenant de moilie avec elle le mćnage, disant d'une voix forte aux capteurs : « Laissez ma sceur, conservez-la a ses enfauts;
« s'il ya eu du crime k donnerasile k ces messieurs. c*est « k moi seule k en rćpondre. Les bAtimenls ou vous les « avez pris est ma portion dc propriete. C’est moi qui en « ai disposś pour eux. »> On la conduisit a Quimper, ou elle mourut du dernier supplice.
»< Voici un troisićme fail, relatif aux prćtres lideles, cl qui mćrite d'autant plus dćtre rapportć, qu’il fut aussi atterant pourle schisme,qu'bonorable pourlaccord exis-taot entre les prćlres qui le comhattaient, et k ladroile aclivitć de quelqucs jeunes gens chassćs rćvolutiounai-remeot du Sćminaire, que nous avions pour courriers, agents interraediaires, porteurs de dćpćches et de Communications intćressantes. La mesure fut si bien prise et si bien eiścutee, que tous les niaires, les recteurs asser-mentćs et les intrus des paroisses de campagne, reęurent