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- D,une part, au sommet on troUVait le rfrw detenu par le souverain,
- puis 1'accompagnant comrae demembrement des terres au profit de son lignage les lew u bur. Ils constituaient le ł,domaine priye11,
- enfin, k la base du niveau local, les le:w u we quand leurs af-fectataires etaient des fonctionnaires "laics" (les tiedo), et les lew u sarakh ouand il svagissait de marabouts.
Nous etudierons ces categories de terres et les titres qui les accompagnent dans quatre paragraphes successifs.
§ 1 - Ła notion de re;w et ses implications
1) Linguistiquement ce terme est un substantif qui ne peut etre rattache k aucun autre terme. Sa voyelle fermee et allongde le distingue d'autres mots tels, selon le dictionnaire de Mgr.
Kobcs (1923) P. 271/272.
- reuw , herbe du Cayor
- rś:w , gtre mai eleve
- rd:w bi. la dent incisive.
II peut etre traduit par la contree, la region, le pays, le royaume. Cłest le demier sens qui est le plus usitd, car le terme designe toujours un espace politiquement independant : k partir du XVIIe siecle, les provinces encore autonomes k la chute de 1*empire du Djolof furent assimilees par les grandes monarchies et 1*espace politique fut divise en quatre re:w (V/alo, Cayor, Baol, Djolof).
2) En accedant au trone, le souverain ne devient pas cepen-dant borom ró:wt mais borom suf. Nous verrons ulterieurement ap-paraitre les implications du terme Suf. Mais il est important de comprendre la distinction ainsi operee ; le bur (souverain) ne de-vient pas proprietaire de son royaume mais responsable de l1espace du re:w, k charge pour lui de les affecter aux immigrants. Car seul le monarque est garant de lfintegrite de lfespace politique et responsable de la paix civile a 1'intćrieur. On ne peut non plus pre-tendre que cfest une personne morale (la collectivite nationale)
qui le detienne car celle-ci intervient a un autre niveau comme uti-lisatrice, non comme administrateur.
Ainsi le re sw apparait comme un acte d*administration rega-lien aux competences etroitement definies. II sfagit en somme dfune precaution juridique afin d'eviter 1'empietement du pouvoir royal sur les particuliers, mais qui ne durera qu*autant que le souverain se sentira lid par les regles qui avaient ete posees. Cette incapa-cite liee au titre foncier exclut pas que son soubassement spatial soit clairement distingue, les frontieres etant marqudes sur le ter-rain avec souvent une sorte de no man* s land entre deux territoires pouvant etre aprement disputes. Enfin ce titre jouit de prerogati-ves d'autant plus importantes que c'est le premier degre d*administration et que les privildges monarchiques y sont lies. Ainsi le seul fait que le souverain detienne le royaume implique pour les nationaux le devoir de lui obeir quels que soient les moyens employ-es pour arriver au trone (conquete, usurpation, etc ...) ou de s'exiler en attendant le retour de 1*ancien regime.
Au point de vue foncier, le souverain devait :
- donner a chaque demandeur la terre necessaire