LA SOLUTION 171
et ainsi, de meme que nul particulier n’a le droit de reclamer une part de ce superflu comme son du, de meme la societe ou plus exactement la classe pauvre n’a pas non plus de droit sur lui, sous pretexte qu’il est inemploye et qu’il doit poursuivre sa route naturelle. Nous parlons ici d’un droit strict, actuel de la classe indigente, d’une pretention actuelle, determinee, obligeant a la prestation correspondante sans qu’il soit besoin d’aucune inter-vention d’un tiers. Ceci est inadmissible apres les explications nettes de saint Thomas sur le droit de propriete, et les principes qui regissent le devoir de justice l6gale; tant que 1’autorite com-petente, qui a charge du bien commun, n’a pas legiferć, et donc ordonnć positivement et d’une maniere determinee tel acte de vertu, il ne saurait etre question dun du strict, et donc d’un droit rigoureux et actuel. Et tout comme le du naturel, dont nous avons parl6, n’entrainait pas avec lui de droit strict, quand il s’agissait d’un particulier, de meme quand il s’agit d’une cate-gorie de particuliers: la dispensatio propriarum rerum ne subit aucune attenuation, hors le cas d’extreme n6cessite (2* 2«, 66, 7 ł; elle demeure un acte de liberalite ou Ton ne peut parler que
1. On peut entendre de differentes faęons le commentaire de Cajetan (in 2* 2ac, q. 118, a. 4). II a des expressions qui semblent indiquer que la classe pauvre a un droit reel au superflu; le P. Horvath, 0. P. (Eigentums-recht nach dcm hl. Thomas Don Aquin, p. 181, 182, notę) s’en sert pour voir un dfl juridique dans Taumone ou superflu. D’autre part, comme Cajetan envisage nettement l*intervention de 1’autorite comme une punilion dans ce cas: <( tanąuam auferendo dispensationem dioitiarum commissam dioiti ab ipso indigno », et qu’il a toujours si hautement revendique rautonomie du role de dispensateur confie au riche (in 2a, 2ae, q. 66, a. 7), nous croyons qu'il faut lirę la le fond de sa pensee et interpreter le reste en consequence. Sinon, on doit dire qu’il a force le sens des textes de saint Thomas.
AprSs ce que nous venons d’expliquer sur le dti legał, on voit 1’erreur manifeste du P. Horvath, O. P., quand il propose comme remede aux abus