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LA SOLUTION 187

et au besoin le precepte cTun legislateur humain, envisageant les rapports de ce bien exterieur particulier au bien-etre de l’en-semble, pourra le ramener a la proportion qu’il doit garder pour un juste equilibre de la communaute.

D’autre part, le temps de Textreme necessite n'a-t-il pas et6 determine par Tactuelle indigence du pauvre: ex parte autem reci-pientis requiritur quod necessitatem habeat? N’est>ce pas la le motif de la misericorde, qui est compassio super aliena miseria (q. 30, 2), et partant celui de la charite, puisque cette misere est regardee comme sienne, le misericordieux et le pauvre ne faisant plus qu’un par la dilection ?

Ainsi donc si Ton considere 1’objet formel de ces deux vertus, la premiere determination d’obligation releve directement de la justice, la seconde de la charit6. Et c’est cette disparitć des vertus pouvant intervenir dans Tobligation, qui explique la dis-parite indeniable des deux sources.

Q Primat de la charite. Si 1’acte d’aumóne pris ainsi matę-riellement en sa complexite peut se rapporter a la justice et a la charit6 a cause de ces deux aspects differents, il y a un aspect pourtant qui predomine, et saint Thomas a clairement indique a quelle vertu cet acte devait se rattacher normalement et dans le concret. Malgre les deux aspects de la correction fratemelle, il reconnait formellement que c’est le premier qui prevaut: in quantum est quoddam malum ipsius peccańtis; et ista est proprie fraterna correctio, quae ordinatur ad emendationem delinquentis (q. 33, 1). Et un peu plus haut deja, repondant a lobjection que corriger paraissait plutot appartenir a la justice qu’a la misericorde, il avait declare:

Ad tertium dicendum quod correctio peccantium, quantum ad ipsam executionem aclus, severitatem iustitiae continere yidetur. Sed quantum ad interdionem corrigentis, qui vult hominera a mało