LE PRINCIPE DE LA SOLUTION 121
L/homme cependant noubliera pas que son pouvoir d’usage, tout comme sa souverainet6, est participe et donc limitS; ii devra le conformer dans son exercice aux fins prevues et voulues par Dieu, le prototype de son etre et de ses operations, le seul dominus. Grandeur et servitude de 1’etre raisonnable!
B) Appliquons maintenant ces lumineux principes a la seule question des biens exterieurs. Ici on ne pourra yoir exactement la portće et les limites de ce pouvoir dusage de rhomme que si l’on comprend et admet d’abord 1’ordre etabli par Dieu dans la naturę des choses, c’est-a-dire la relation qu’il a posee entre la fin et les moyens divers de Tatteindre. Or, dans la naturę des choses Timparfait est pour le parfait, comme le montre le lent travail de la generation (1« 2“, 64, 1), et rhomme par sa naturę raisonnable se rangę dans cette derniere categorie. II peut donc et il doit considerer les choses a lui inferieures et imparfaites comme creees pour lui (2* 2*c, 66, 1), et se servir des animaux et des plantes pour sa nourriture et son vetement, et ainsi du reste. A cause de cette perfection de la naturę humaine (1* 96, 1), on peut parler d’un dominium « naturel)) a 1’homme sur le reste de la creation: et propter hoc homo hahet natur ale rerum dominium (2* 2«, 66, 1, ad 1). C’est le point de vue subjectif, le mot « naturel)) se rapportant au sujet de cette maitrise. Si 1’on examine son objet, les Stres quelle atteint, il faut distinguer entre la naturę des choses et leur emploi, leur usage (au sens plutót objectif), la premiere appartenant exclusivement a la puissance divine, puisque seul il en est le createur et le conservateur; la seconde tombant sous la maitrise de rhomme, parce qu’associ6 a Dieu dans ce travail de retour incessant a lui fin derniere. Ainsi le titre fon-damental a la possession des biens exterieurs n’est ni dans 1’occu-pation ou le travail, mais dans 1’ordre meme etabli par Dieu dans