LE PRINCIPE DE LA SOLUTION 139
de brider Tegoisme, 1’amour de soi jusqu’a rexc!usion des autres, egoisme qui, selon un magnifique developpement de Guillaume d’Auvergne, excommunie en quelque sorte de la societe des saints que sont les chretiens vivifies par la grace K D’ailleurs pour sup-pleer a ces « belles coutumes )) des riches, il y a le commandement divin de la vraie charitć, celle de 1’action, dont la manifestation la plus tangible est le don, 1’aumóne.
Nous connaissons deja ce devoir et ses determinations dont la premiere s’appuie sur la distinction du necessaire et du su-perflu. Cest donc a Yustis, au communisme d’usage que se greffe ce premier temps d’obligation. Application immediate, naturelle,
comme rindiquait l’ad 2 de 1'article 5 (q. 32), et si l’on n’en fait
point mention quand on traite de la propriete privee, c’est que celle-ci s’etablit indćpendamment de cette distinction; on se eon-tente de signaler qu’il ne faudra pas oublier dans I’exercice de ce role les necessites des autres: on laisse au lecteur le soin de se rappeler jusqu’a quel point on pourra s’occuper d’abord de ses necessites personnelles et de celles des siens. Or, si aucune consi-deration de son role social n’etait necessaire pour prouver que 1’homme pouvait licitement jouir de ses biens et les administrer (c’est la potestas procurandi et dispensandi), il n’en est plus de
1. « Quia vero ego communicatio sancti spiritus sum (i. e. charitas), ma-nifestum est quod contrarium meum excommunicatio est eiusdem de neces-sitate. Quare proprietas, siue proprietarietas excommunicatio est. Sicut enim commune se habet ad proprium, sic communitas ad proprietatem. Quia ergo vnum vni contrarium, excommunicatio autem est mihi contraria, simi-liter et propńetas ex necessitate, vnde et idem sunt excommunicatio, et proprietas, quare excommunicatum et esse proprietarium idem, proprietarii ergo verissime excommunicati sunt, et haec proprietas est amor priuatus dicit esse Aug. fundsunentum Babylonicae ciuitatis, et vocat illum amorem sui, et dicit quod iste amor crescit usque ad contemptum Dei)). Goilielmi Aloemi opera atonia, Yenetiis, 1591, p. 199 (De moribus, c. IV)*