LE PRINCIPE DE LA SOLUTION 125
Dieu et la beatitude de Thomme. L ordre etabli par Dieu est sauf, car la possession, en son sens premier et profond, est ladap-tation des choses inferieures a leur fin providentielle par un etre intelligent.
Restons-en a la possession individuelle, celle de la societe pre-sente. Que faut-il entendre par ce pouvoir: potestas procurandi et dispensandi? Sa naturę est determinee par les deux mots qui le qualifient, et il faut les etudier sćparement; mais comme il ne peut s’agir ici que d’une explication de ce pouvoir d’usage gćneral qui est le propre de Hiomme, les deux termes indiquent de toute evidence une maniere concrete d’utilisation des biens exterieurs, une espece d’activite intelligente. Premiere donnee qu’il ne faut pas meconnaitre sous peine de s’egarer, car nous sommes ici en pleine explication du pouvoir qui legitime la possession indivi~ duelle.
1) Procurandi; si lon veut entendre ce mot en notre sens franęais de « se procurer », comme se rapportant a la seule ac-quisition d’un bien terrestre, on en restreint indument le sens veritable. Ce terme est beaucoup plus comprehensif, comme en temoigne son etymologie: procurare implique cura, sollicitudo, studium, qui signifient soin, sollicitude, application d’esprit. C’est une donnee courante dans saint Thomas du reste il ny a qu’a lirę le developpement des preuves apportees ici pour la necessite morale de la possession individuelle. La premiere nous dit: quia
1. Voir par exemple: 1* 2“, 108, 3, ad 5: (( ... confidat se necessaria vitae per suam sollicitudinem posse procurare... Quarto per hoc quod homo solli-citudinis tempus praeoccupat, quia scilicet de hoc sollicitus est nunc, quod non pertinet ad curam praesentis temporis...)); 2* 2“, 55, 6: ((Alio modo potest esse temporalium sollicitudo illicita propter superfluum studium, quod apponitur ad temporalia procuranda )); 2tt 2ae, 166, 1; 2a 2“, 185, 4, ad 1; 2a 2ae, 188, 7; q. 107, 4, ad 3: (( ... sollicite procurat... )>