LE PRINCIPE DE LA SOLUTION 133
permettre a tous librę acces dans sa vigne pour y manger des raisins a discretion (Dcuł., 23, 24), de laisser sur son champ des glanures pour les indigents (Lec., 19, 9); enfin une communica-tionem fadam per eos qui sunt rerum domini, soit purement gra-tuite comme la dime speciale tous les trois ans pour les L6vites, les voyageurs, les pupilles et les veuves (Deuł., 14, 28), soit cum recompensatione utiliłatis par les ventes, les achats, les loca-tions, etc. Partout et toujours donc propriete privee a la base, mais sans exclusion des autres. N’est-ce pas un effet de la dilec-tion naturelle de se communiquer des biens personneis (ad 1««) ? Et c’est precisement cet exercice de vertu que veut faire prati-quer la Loi mosaique:
Et ideo intendebat lex homines assuefacere ut facile sibi in-vicem bona sua communicarent sicut et Apostolus 1 ad Tim. VI, divitibus mandat facile tribuere et communicare. Non autem facile communicativus est qui non sustinet quod proximus aliquid modi-
cum de suo accipiat, absque magno sui detrimento...
3) Cette comparaison avec deux passages anterieurs au texte etudie nous fait voir la parfaite identitć de la doctrine sur cet usage qui doit etre commun: ce sont les memes expressions: quan-tum ad usum, communicet, ut de facili; et pour le dernier exemple le meme texte de saint Paul. II est donc legitime de conclure, puisque la propriet6 privee reste intangible, qu’il ne s’agit en rien d un communisme reel de biens; saint Thomas enseigne tout sim-plement un communisme d’usage1 en mettant Taccent sur le sens actif de ce mot, Tutilisation que fait un proprietaire dans radmi-nistration prudente et pleine de sollicitude qui le caracterise; il
Nous empruntons cette expression a l’excellent travail du P. J. Perez Garcia, O. P., De principiis functionis socialis proprieialis pricatae apud
Divum Thomam Aguinalem, Abulae, 1924, p. 70.