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LE PRINC1PE DE LA SOLUTION 123

§ 2. - L’USAGE APPROPRIŹ. DES BIENS MAT&RIELS

Or, en ce demier point, saint Thomas se prononce sans hesiter pour la possession individuelle, la propriete privee; encore ne faut-il pas ignorer dans quel sens et dans quelles limites. II se demande s’il est licite a 1’homme de posseder en propre. II repond en distinguant deux aspects des choses exterieures qui sont de la compćtence de 1’homme, competunt homini. Or, comme il a 6te dit a la question precedente que la naturę des choses lui echap-pait et que seul 1’usage (potestas utendi, ad 1), tombait sous ce domaine participe qui est le sień, ii ne peut s’agir ici que d’un double aspect de cet usage, que Ton pourrait appeler generał puis-qu’il prescinde de toute realisation particuliere. £tudions-les se-parement et avec soin.

A) Le premier aspect, cest la potestas procurandi et dispen-sandi. On r6pond de suitę a la question pos6e: et quantum ad hoc licitum est quod homo propria possideat. On n’apporte aucune prcutie; elle etait parfaitement inutile, puisque ce pouyoir (que rappelle le mot meme employe, voir art. prec.) decoule, derive de la souverainete naturelle reconnue a 1’homme. Sa competence en ce point etait par trop claire. Mais on veut bien ajouter im-mediatement un confirmatur: la necessite de cette maniere de posseder: EX est etiam necessarium. II s’agit d’une necessite morale, comme l’indiquent les trois raisons qu’il apporte, toutes trois quel qu’il soit. La possession, envisagee au sens actif, designe un pouyoir encore indetermine quant a sa realisation pratique, et qui englobe et la propriete collective et la propriete individuelle; elle est donc une espece du genre dominium, celui de la maitrise sur les biens materiels. La propriete, enfin, est la misę en acte du droit abstrait de possession, une de ses especes et realisations concretes possibles)) (P. Spicq, 0. P., (( Notes de lexicogra-

phie philo8ophique medievale)), dans Reo. sc. ph. th., t. XVIII (1929), p. 281).



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