11 LES SARCOPHAGES ROMAINS DE DOBROUDJA 27 9
Bologne par exemple) et pour 1’Anatolie (a Tach-Kassap) par le sarco-phage d’un mazdśen de l’epoque sassanide (autour de 430 de n.e.) 37. II est difficile de dćterminer les limites chronologiąues precises des sarco-phages de la Dobroudja, d’au1ant plus que la plupart d’entre eux ne sont pas datables. On dispose toutefois de quelques reperes chronolo-giques qui permettent de fixer certaines dates, certains rapports entre les siecles ou entre les dćcennies. Le plus ancien sarcophage datś est le n° 17, mis au jour a Callatis dans un contexte archśologique dató par des monnaies frappćes sous Trajan, Hadrien et Antonin le Pieux qui, corroborśes par le mobilier funśraire, permettent de dater le monument vers le milieu du IIe siecie. Le second chronologiquement est sans doute le sarcophage n° 2 qui, bien que manquant d’indices autorisant une data-tion prścise, peut toutefois, a en juger par les caracteres des lettres de l’inscription et par les traits stylistiques du portrait, etre assignś a la fin du IIe sieele. Toujours d’apres les caracteres de 1’inscription, le sarcophage n° 3 a etć assignś a la seconde moitiś du II* sieele ou au dśbut du III* sieele. Le sarcophage n° 29 offre des donnśes plus prćcises, a savoir la datę ou ćtait stratege a Cyzique Alfenus Modestus, lequel est attestś par des monnaies sous Septime-Sćvere 38. Ce sarcophage, qui est d'importation, prouve qu’au III* sieele de n.e. les relations commer-ciales ayec Cyzique etaient en pleine activitć. Enfin, le dernier sarcophage datć est celui de Callatis (n° 16), qui renfermait une monnaie de 1’empereur romain Carinus (283—285), ce qui permet de dater le monument de la fin du III* sieele. Ces pieces mises a part, on est dans Pinconnu. Nous serions portće a croireque ces sarcophages onteontinuś a exist«r au IV* sieele, mais nous ignorons tout de leur sort aprćs les grands changements entrainćs par l’adoption du christianisme. Si en Occident on releve une continuitś parfaitie entre les sarcophages de type procon-nćsien et ceux du haut Moyen Age, en ce qui concerne la Dobroudja on ne peut rien avancer de prścis. Dans ces parages, en effet, commence une ere de grands troubles, de mślanges ethniques et de misóre, malgrś quelques br6ves pśriodes de renaissance. II est possible — pour ne pas dire probable — que la tradition des sarcophages se soit perdue, bien que les contacts avec Proconnese aient persistó, ainsi qu’il ressort des ćtudes consacróes aux monuments de l’śpoque d’Anastase39. Nśan-moins, tant que nos actuelles connaissances n’auront pas śtś enrichies par des donnśes nouvelles, toute conclusion sur le sort de nos sarcophages au IV* sieele ne pourra etre que du domaine de la spśculation.
87 J. de Menasce, »Annual of the Archaeological Museums of Islfmbul », Istanbul,
1966.
** L. Robert, op. cit.
s® Ł Bamea, « Dacia » N. S., II (1958), p. 349.