53 INSCRIPTIONS SUR IJES SARCOPHAGES ROMAINS DE DOBROUDJA 321
Les lettres, tout comme certains aspects phonśtiąues (par exemple le manąue du Itóra dv£x(pwvr(tov, et au lieu de i) sont caractćristiąues pour le IIe siacie de nA 9
Castresius n’est pas documentó par d’autres inscriptłons. Considś-rant qu’il est dśsignś par un seul nom, lui et sa femme aussi, il est a sup-poser qu’ils ótaient tous les deux d’humble condition, peut-etre des esclaves ou des affranchis. La qualitś de 7tpaY[i.aTeur^ę = aetor n’śtait exclue ni pour une catógorie ni pour 1’autre10; de cette mantóre on ne peut pas pencher facilement en faveur de l’une ou de 1’autre de ces alternatives. Nous sommes pourtant enclins a supposer qu’ils śtaient plutót des esclayes, car on n’a pas ajoutś a leur nom celui de leur patron, selon la pratique dans le monde romain lorsque les esclaves devenaient des affranchis u.
Iulius Fronto, ancien primipilus, rang important dans 1’armće romaine12, aura amassś une solide fortunę, soit pendant le serviee militaire, ou bien apres 1’accomplissement de la honesta missio. II est fort probable qu’en tant que possesseur d’une propriśtć dans le territoire de Tomis, il ait eu recours aux services de Castresius afin d’administrer cette pro-priśtć. II est meme possible que Castresius ait śtś au seryice de Fronto, pendant que celui-ci se trouvait encore dans les cadres actifs de l’armśe. Le nom de Castresius indiquerait dans ce cas un esclave nś dans un castrum.
II est difficile de prściser l’endroit ou Castresius avait dćployś son activitś, autrement dit ou Iulius Fronto s’śtait śtabli lorsqu’il est devenu yćtśran. Faut-il penser a une propriśtó situśe a 1’intćrieur de la ville de Tomis, ou bien a une villa (praedium) au-dela des murs de cette citó?
Les donnśes concernant l’endroit de la dścouverte du sarcophage sont trop vagues pour fournir la moindre indication. L’śditeur mentionne que celui-ci a śtś decouvert a l’occasion de la construction de la voie
9 Les inscriptions ont etć publićes pour la premiere fois par Gr. Tocilescu, dans AEM, VI (1882), p. 27, n° 54 et reproduites ensuite dans IGR, I, p. 210, n° 627. Iorgu Stoian a repris leur ćtude; elles ont ćtć publićes, accompagnćes par leurs photos, dans Tomitana.. . pp. 213, 231, pl. LVII, fig. 1, 2.
10 Pour 7rpay(JLaTeuTT)<; v. Rostowtzew, AEM, XIX (1896), p. 139; V. P&rvan, Cctatca Ulmetum, I, AR MSI, II, tom. XXXIV, Bucureęti, 1912, p. 557; L. Robert, Źtudcs Anało-liermes, Paris, 1937, pp. 241, 263, 310 — 311; Idem, « Hellenica » X, Paris, 1955, pp. 82—84.
11 C. Moisil, dans BCMI, III (1910), p. 86, considere le sarcophage comme provenant de Constan^a (en citant en ce sens Gr. Tocilescu, dans AEM, VI (1882), p. 27). Quant k la fonctlon de Castresius, il opine que ce dernier aurait ćtć un commeręant grec, homilie d’af-faires (7rpay{i.aT£UTY)c;) de Iulius Fronto. Iorgu Stoian, op. cz7., loc. cit., consid&re que le per-sonnage en discussion etait un affranclii. II repose son opinion sur le fait que l’exćcution d’un sarcophage tel celui en discussion aurait deniandć des possibilitćs matćrielles plus ćlevćes que celles d’un esclave et que ses ressources etaient dues au fait meme qu’il avait ćtć 7cpay(i.aT£UTr)ę.
12 Pour cette fonction, v. le rćcent article de F. Lammert, dans RE, XXII, (1954), 2, col. 1 974—1 976, avec toute la bibliographie qui y est mdiquće.
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