57 INSCRIPTIONS SUR LES SARCOPHAGES ROMAINS DE DOBROUDJA 325
Le fait de ne pas trouver le nom d’Alexandre fils d’Hćracleon parmi les membres de la gćrousie histrienne, ne doit cependant pas trop ćtonner. II aura pu figurer sur autre listę qui ne nous est pas parvenue. Celle gravśe du temps d’Hadrien et completśe ultśrieurement n’a pu renfermer tous les citoyens d’Histria qui fm’ent gerousiastes au II* siecle. On admet que les gerousies comptaient un nombre fixe de membres 25 et qu’il śtait completś au fur et a mesure de leur disparition ; que, de meme, les gćrousies se rśorganisaient de temps a autre, ce qui donnait Poccasion de voir apparaitre de nombreux membres. C’etait peut-etre parmi les membres d’une pareille gerousie reorganisee qu’Alexandre fils d’Heraclśon aura trouvć place lui aussi.
Un argument supplementaire en faveur de la provenance histrienne d’Ale xandre fils d’Heracleon pourrait etre eneore fourni par la decouverte dans la rśgion proche de Noviodunum, d’une inscription qui semble men-tionner ćgalement un Histriote dans ces parages. Les ruines de la cite de Dinogetia ont livrś un inscription grecque 26, qui reprśsente une dćdicaee órigśe en 1’honneur d’une divinitś pour la sante et la prospśritś de l’em-pereur Sśvere Alexandre et de sa mere Iulia Mamaea, par Aurślius Bassus fils de Chrysippe. Le dćdiant semble etre originaire d’Histria car son texte fait usage, pour dśsigner la cite a laquelle il appartenait, du terme de AafiTrpordTr^, śpithete caractćristique des inscriptions d’Histria au, III* siecle de notre ere 27.
Les eonsidśrations qui precedent rendent yraisemblable 1’origine histrienne d’Alexandre. Elles n’en font pas la preuve. Ainsi doit-on prendre aussi en considśration Tomis ou Callatis 28, ou nieme autre ville plus lointaine.
A Callatis, ou fonctionnait une gerousie 29, il est impossible de vśrifier si Alexandre de Noviodunum .en fit partie, faute de possćder une listę des gśrousiastes locaux. Ućanmoins, il existe une indication qui n’exclut pas entierement la prorenance callatienne de notre personnage. Une
25 Is. Lćvy, RĆG, VIII, 1895, p. 233.
28 GIi. ętefan, Dinogetia. A problem of ancienl Topography, Dacia, N. S., II (1958), pp. 324 — 327. Le texte fragmentaire a Iccontcnu suivant : ['Aya^ip Tóy?)i. 'Yrcep Tr,ę tou Auto-xpaxopoę Kaioapoę M. Aup. Eeurjpou ’AXe;;dv8pou Se(}aaTOu xal ’IouXtaę Ma^fiaiaę p.V]Tpóę auxo]u xai xaaTpa>v [acoTYjpiaę Te xal ve(xY)ę x]al alcov(ou 8tap.[ovi)ę aÓTfi>v xal tou X«p.-],
TrpoTaTOu u7raTtxo[u. .. A]up(ćXioę) Baaaoę Xpua(7T7r[cu] (.....Tyję Xa(i.]^poTaTT)ę [’IoTpt.avć5v
7róXewę].
27 V. par exemplc V. P3rvan, Ihstna IV..., p. 114 et D. M. Pippidi, Ihstna I. Monografie arheologicó, Bucurcęti, 1954, pp. 530 — 533.
28 Ma collegue Emilia Doru(in-Boila a dressć, dans le cadre de son ćtudc (eneore ine-dite), La populahon de la Dobroudja pendant l’epoque romaine (ier— Ille siicle), un index dćtaillć de tous les noms mcntionnecs dans les inscriptions. Griłce a son amabiiite nous l’avons consultć et nous n’avons rencontrć nulle part Alcxandre fils d’HeracIćon, 5 l’exception de Callatis (v. plus loin).
29 V. Parvan, Gerusia din Callatis, ARMSI, Sćr. I, t. XXXIX, 1920, spćcialement pp. 62-63; cf. D. M- Pippidi, Contnbulii la istona veche a Rom&niei, IIe ćd. Bucnreęti, 1967, pp. 329-337.