55 INSCRIPTIONS SUR LES SARCOPHAGES ROMA1NS DE DOBROUDJA 325
photographie16. En interprćtant d’une maniere erronće le nom du posses-seur du sarcophage, O. Tafrali a cru qu’il s’agirait d’un affranchi. En rća-lit4, c’etait un Grec romanisś. E. Yulpe aussi fait rćfćrence a cette inscrip-tion, la citant pour dćmontrer «le dćclin de rhellćnisme en Dobroudja devant le romanisme Occidental en pleine expansion »17.
La formule finale de notre inscription; « Ne jamais faire a autrui ce qui ne te plalt pas» ne represente pas un conseil morał adressć en generał aux vivants, mais elle a un caractere d’avertissement pour ceux qui auraient osć profaner la tombe, voire nieme la rćutiliser, ce qui ćtait d’usage dans l’antiquitó. La phrase represente d’ailleiu'S le correspondant des menaces habituelles se trouvant sur les sarcophages a 1’intention des profanateurs, menaces qui maintes fois finissaient par des blaspMmes-ou par 1’obligation de payer certaines sommes a la trćsorerie de la ville ou aux colleges en tant que dćdommagements18.
N° 26.
Dans une tabula ansata d’un des cótćs d’un sarcophage (fig. 8—9) decouvert sous tumulus, se troure Tinscription suivante19: 0(soTę) K(oct<xx-
9-ov(ou<;)/,AX£ĘavSpa/,AXeĘavSpco 'H/pax.X£covcx; r/ćo 7raTpivei xai/yepouaiaGTr)/ t/jv crópov eH/yjKa. Xepe.
Les caracteres des lettres de 1’inscription nous dćterminent & la dater au IIe siecle de n.A C’est encore vers la nieme ćpoque que nous orientent quelques pieces de monnaies des Ier — IIe siecles rćcoltćes a l’interieur du sarcophage et qu’h la difference de leur inventeur 20 nous inclinons a attribuer au mobilier originaire du tombeau. Son dćcouvreur a supposć que la tombe avait śtć violće pendant l’antiquitć, les pillards y ayant alors jetć, ou perdu, quatre monnaies. Celles-ci sont calcinćes, motif de plus pour admettre qu’elles furent deposćes lors des funćrailles, conformćment & une coutume bien connue du rituel funeraire antique.
Encore qu’il soit court, le texte de 1’inscription est intćressant & bien des ćgards. C’est tout d’abord le premier document rćdigć en grec
15 «Arla ęi Arheologia >, I (1927), p. 19.
17 R. Yulpe, Hisloire ancienne de la Dobroudja, Bucarest, 1938, p. 186.
18 Nous nous bornons de citer ąueląues exemples seulement des nombreux existants : CIL, III, _14 *158 (Tomis): Quod si (qms aperuent dabit fisc)o Domimco [ileml cwiiati Tomi-tarx]orum X quinqu(e milia); CIL, III, 14.4581 (Odessos) Et Tię h toutco tw ^jpcbco
y.eIte Y] Trpoyeyp01^^^/) 0ćXY)ae &XXov erepov 0e!vai Sćoai cćo TipiaCa) X Pq># xat Tyj ’O8Y)aa0t-xćov 7róXt X £9' ; CIL, III, 14.2501... si qua vero post mortem noslram eandem arcam aperire uoluent inferai coiwibio ueteranorum sive Martensium X - <J.
18 Le texte en majuscules k ćtć reproduit par l*inventeur E. Bujor, dans «Materiale si cerc. arh. >, VII (1961), p. 391, mais sans photographie et commentaire. Une rćfćrence au indme document est aussi faite par E. Bujor, dans Dacia, N. S., IV (1960), p. 538.
20 Idem, «Materiale... », VII, p. 396.