59 INSCRIPTIONS SUR LES SARCOPHAGES ROMAINS DE DOBROUDJA 327
Gr. Tocilescu a exścutś un dessin d’apres l’inscription de 1’arche, •en la dśchiffrant aussi, mais la mort prematurśe l’a empeche de la faire publier. Le texte, autant que la lecture de Tocilescu, tout comme nn fac-simile de cette inseription, sont dus a C. Moisil, qui les a reproduits dans une ćtude publiee en 1910 34. La lecture est reproduite par Moisil en majuscules, mais nous la transcriyons connne il suit: ’EttI ’AX<p(iou) MoSsgtou da tap/ou.
Conformśment a cette lecture, il faut comprendre que le sarcophage a śtć executś du temps de 1’asiarches Alfius Modestus et envoyś ensuite dans 1’śtablissement de Barbosji, situś aux bouches du Siret. Cette inter-prśtation, due a Parvan 3S, a etć ensuite ćpousśe par les autres chercheurs.36 Y. Parvan remarquait encore que 1’inscription contiendrait aussi le sigle de 1’atelier placś devant le nom d’Alfius Modestus.
Presque 50 ans depuis la publication, le texte de ce document n’est pas entierement dechiffró. Toujours est-il que sa lecture a beaucoup gagnA grace surtout aux contributions du renommś epigraphiste contemporain Louis Robert. Le fait que cette inseription n’a pas śtś entierement dA chiffrće est aussi une conseqnence de la circonstance que le fac-simile, reprodnit par Moisil, est restś inconnu pour la majoritś des ćpigraphistes-A part V. Parvan, aucnn d’entre eux ne fait reference a celui-ci. C’est a ce but que nous avons considśrś utile de reproduire le dessin (fig. 4) dans 1’espoir que les spćcialistes s’y pencheront afin d’śclaircir son sens. Sans aucun doute, ceci permettra une lecture autant complete que possible de 1’entiere inseription.
Comme nous l’avons dit plus haut, Louis Robert s’est occupe — maintes fois37 — de ce texte, en en donnant une nouvelle lectnre et en essayant de mieux expliquer la prśsence du sarcophage asiatique dans ces lieux. Selon Robert, le personnage mentionnć dans 1’inscription pourrait etre identifiś avec Alphenus Modestus, stratege de Cyzique, reprósentś sur des monnaies du temps de Septime Sśvere et sur un sgraffito de Thebes. Alphenus Modestus appartenait a une grandę familie des Alphenes de Cyzique et de Thyatire dont les membres ont detenu d’importantes fonctions admi-nistratives et politiques. Par exemple Alphenus Apollinaris, frere de Modestus, est mentionnś en qualitó de prśfet de 1’Egypte pendant les annśes 199_200, tandis qu’un autre membre de la familie, le ehevalier T. Anto-nius Alphenus Arignotus, fils ou neyeu d’Alphenus Modestus, est connu en Scythie ou il dśroulait une activitś militaire et administrative (financiere)-
34 Constantin Moisil, dans BCMI, IV (1910), p. 86.
35 V. Parvan, loc.cil.; Idem, / pnmordi della cwilla romana alle foci del Danubio, dans Ausonia, X (1921), p. 201.
36 R. Vulpe, op. cii. p. 211, 216; Gh. §tefan, dans Dacia, N. S., II, 1958, p. 322.
37 L. Robert, Eludcs Analolicnnes, Paris, 1937, pp. 124 — 127; J. et L. Robert, dans RĆG, 73, 1960, pp. 178-180.