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L. Robert relie le transport du sarcophage de Barboęi a la prćsence d’Antonius Alphenus Arignotus en Scythie. Le sarcophage en discussion aurait dtó envoyć a cet endroit pour un membre de la familie des Alphónes, ou bien pour Arignotus lui-meme, pendant qu’a Cyziąue le magistrat dponyme ótait toujours un representant de cette familie. L’activitć de ce dernier personnage en Scythie se rattacherait a la fonction de ^oytaTrję = curator de la ville de Tropaeum Traiani, de meme qu’a la commande de la cohors 1 Cilicum, comme il ressort d’une inscription dćcouverte en Thyatire en Lydie.38
Au moment ou l’dpigraphiste franęais śmettait cette hypothńse, il ne possćdait comme preuve, en faveur de la prdsence d’Arignotus en Scythie, que l’inscription de Thyatire et quelques briques estampillśes provenant de Dinogetia et dont les lettres CIC ótaient interprdtóes comme indiquant la cohors I Cilicum. Parmi les fonctions militaires d’Arignotus on peut compter aussi celle de tribun de cette cohorte.
Pendant les dernteres annóes, les preuves concernant la prćsence en Dobroudja de cette cohorte se sont enrichies 39, en justifiant, une fois de plus, la lecture donnće par L. Robert, aux lettres des briques de Dinogetia. Elles renforcent aussi l’espoir, exprime par le meme auteur, sur la possibilitć d’apparition, a Barboęi mśme, de nouvelles preuves concernant la prćsence de quelque troupe commandee par Arignotus.
Malheureusement, nous ne sommes pas encore en possession d’une nouyelle preuve, hormis celle de L. Robert qui śmettait les hypoth^ses susmentionnśes, bien que les fouilles aient śte reprises a Barboęi, ces der-ni^res annóes.40 C'est la cause pour laquelle nous ne pouvons rien ajouter pour affirmer avec certitude qu'Arignotus lui-meme ou un autre membre de sa familie ait ćtć dćposś dans le sarcophage. Nous sommes obligśs a cette rdserye par le manque de toute inscription claire en ce sens. Le contenu de la tombe lui-meme ne peut nous venir en aide, car il n’y a que des indications gdndrales, autant en ce qui concerne le squelette, que le mo-bilier fundraire. Nous sommes seulement en possession d’un dessin du sarcophage41, reprćsentant un squelette ayant a son cótć gauche une longue ćpće et deux vases dont un deposś a la tete et l’autre aux pieds. C’est seulement la longueur de 1’dpde, peu habituelle dans les mobiliers funćraires de nos r^gions, qui pourrait indiquer que le sarcophage avait appartenu a un personnage militaire important.
38 L. Robert, Inscription dc Thyatire en Lydie, dans «Istros» I (1934), pp. 216 — 220. 38 D. Tudor, Cohors 1 Cilicum tn Scythia Micd $i Taunda, dans AUB, sćrie Sciences Sociales, 5, pp. 45 — 74 ; v. aussi D. M. Pippidi, dans Dacia, N. S., VI (1962), p. 553.
40 Dans la ićcente etude de N. Gosatr, Umtófile militare din castellum roman de la Barboęi, dans Danubius, Musće rćgional d’histoire de Galami, 1967, pp. 107—113, on ne men-tionne aucune des unites citćes dans 1’inscnption de Thyatire, commandćes par Arignotus.
41 Reproduit par Parvan, dans Castrul roman dc la Poiana..., pp. 112—113.