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ultśrieur de la culture et de 1’edueation dans cette zonę : 1’instruction europćenne — recherchśe, obligatoire, devenue une modę — subsiste superficiellement a cótś de problbmes strictement locaux, engendrśs par de pressantes nścessitćs politiąues et sociales. C’est justement par cette aptitude a concentrer les lumieres venues d’Occident sur des probl&nes rógionaux — mineurs sur le plan europóen, immenses si l’on songe que de leur solution dśpendait la libśration de millions d’Europśens prisonniers depuis plusieurs sifecles d’un systkme asiatiąue — que se manifeste le gćnie du Sud-Est europśen.
Ces intellectuels conservaient-ils encore l’appui autrement solide de la doctrine traditionnelle de 1’Orient chrćtien ? II y a lieu de mettre en doute et 1’ampleur et la profondeur des connaissanees thśologiques des órudits, tant laics qu’ścclćsiastiques, du temps. Un Constantin Can-tacuzino n’avait pas eu de professeurs de thćologie orthodoxe et a Padoue il n’avait śtudie que la philosophie et les arts libćraux. Avoir cultivś la Bibie et les ścrits de saint Jean Chrysostome — a la traduc-tion en roumain desquels il avait contribuś — ćtait trop peu de chose pour mettre a sa portóe les sublimes doctrines des Póres de 1’Eglise greeque. Ce qui s’est conservó de sa biblioth6que renferme bien — outre une profusion d’ouvrages catholiques et protestants, dont certains de peu d’importance et d’autres en hongrois, langue que le « stolnic » ne semble pas avoir connue, donc des livres ramasses au hasard — quelques auteurs orientaux de premier ordre, saint Basile le Grand, saint Jean Chry-sostome, Elie l’Ecdique, Nieśtas le Stóthate, Eusebe Hieronymus91. Mais rien dans l’ceuvre du «stolnic » n’atteste une information ou un intó-ret sćrieux pour 1’enseignement orthodoxe, tel que l’avaient transmis un Grógoire de Nysse, un Pseudo-Denys 1’Arśopagite, un Maxime le Confesseur ou un Grógoire Palamas. Quelques odes de Grśgoire de Nazianze parmi ses notes de jeunesse ou une Pribre sans grand envol mystique qui lui a śtś attribuee 92 ne sont pas eonvaineantes quant a ses prćdispositions a la mćditation religieuse.
Dimitrie Cantemir, tributaire dans son premier livre, Le Divan, des sources catholiques par 1’intermćdiaire de G. Bersuire, des sources pro-