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chose. Mais la leeture magiąue des initiśs ne va pas au-del& des signifi-cations politiques et, par la, la thśorie mystiąue de leurs procćdćs s’śva-nouit. Dans tout phćnom&ne plus ou moins remarąuable, ils veulent dć* couvrir une prćmonition de leurs propres dśsirs. Ainsi, Milescu trouve dans les oracles sibylins la confirmation de la proche victoire du tsar sur les Turcs. De meme Cantemir, dans Monarchiarum physica examinatio, justifie philosopbiąuement la prophśtie de Daniel sur 1’ascendance nć-cessaire des empires des quatre points cardinaux ¹⁰². De nieme encore, lorsąue le chroniąueur Radu Popescu relate la crise de folie de la prin-cesse Pauna Cantacuzino, il 1’interprete comme une punition cśleste pour la trahison perpśtróe contrę Constantin Brineoveanu. Les notes dont celui-ci, de son cótć, recouvrait les almanachs ou il espśrait trouver des indications sur la chute attendue de l’Empire ottoman sont ćgalement des manifestations de mancie politiąue. II est ćvident qu’& l’ćpoque dont nous parlons toute cette divination ćtait subordonnće a des fins on ne peut plus rśalistes.

II n’y a donc rien d’ćtonnant dans le plaidoyer en faveur de cette « mśthode » d’orientation que l’on rencontre sous la plume d’un frondeur des cercles intellectuels de la seconde moitić du XVII' siacie, le «luthśro-calviniste» Jean Caryophyllis, condamnś par les orthodoxes de Constan-tinople et de Jśrusalem, mais bien reęu a Bucarest par le Stolnic Cantacuzino¹⁰⁸. Yoici comment Jean Byzantios Caryophyllis, de ce temps « grand logothfete », formulait l’« ingśnieux » accord entre la thśologie et la divi-nation, formellement condamnće par le 6^e canon du YI^e Synode cecu-mśnique : Dieu a donnć a chacune de ses crśatures une naturę propre; mais, « d’une manierę surnaturelle, il a donnś aussi a ses crśatures, outre leur naturę particulióre, certains moyens de prophśtiser et d’annoncer l’avenir, c’est-a-dire une mystćrieuse prśdisposition qui, de temps a autre, leur rśv<ile et leur annonce des choses prćsentes ou a venir. Ainsi donc, d’une part II a donnć a la crśature humaine le don de prćdiction et de voyance, d’autre part II a donnć aux corps cślestes le don de se transformer a certains moments en signes nommćs com^tes ou autres, afin que, en dehors de leurs proprićtśs naturelles, ils signifient soii la mort de personnages

¹⁰²    Cf. I. Sulea Firu, O scriere ineditd a lui D. Cantemir, Monarchiarum physica cxaminatio (Un ouvrage inśdit de D. Cantemir, Monarchiarum physica ezaminatio), dans « Studii $i cercetari de bibliologie *, 5 (1963), pp. 269 — 276; cf. aussi P. P. Panaitescu, Dimitrie Cantemir, uiafa ęi opera (Dimitrie Cantemir, sa vie et son oeuvre), Bucarest, 1958, pp. 192 — 195.

¹⁰³    D. Russo, Ioan Cariofil ęi opera lui (Jean Caryophyllis et son oeuvre), dans Idem, Studii istorice greco-romdne (Etudes historiąues grćco-roumaines), vol. I, Bucarest, 1939, pp. 181 — 191 ; cf. ćgalement 1'ćtude de N. Chi£escu, O disputd dogmatied din ueacul al XVIII-lea la care au luat parte C. Brdncoveanu ęi Antim luireanu (Une dispute dogmatiąue au XVIII* si&cle k laquelle ont pris part C. Brlncoveanu et Antim Ivireanu), dans «Biserica Ortodoxa Romana *, XLIII (1945), n° 7, pp. 319-352.