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L’ecole, entierement subyentionnśe par Rosnovanu et dont les cours ótaient gratuits, a commencć a fonctionner a Jassy en mars 1820. L’influence du grand trśsorier lui valut l’appui du prince et du metropolitę, ce dernier membre lui-meme de la Societe au nom de laąuelle Rosnovanu menait son action. L’ćcole comptait au dćbut 100 śleyes et de nombreuses demandes d’inscription durent etre refusśes par manąue d’espace. Bientót, a la suitę des insistances de Rosnovanu, 1’ścole fut reconnue comme institution d’Etat, apte a bćneficier de subventions. Les tableaux pćdagogiąues imprimes par Clóoboulos furent traduits en rou-main par les soins du metropolitę Yeniamin Costache et Rosnovanu ecrivit a Paris qu’il esperait pouvoir etendre le reseau d’enseignement mutuel a «toutes les classes de la population »M et a «tous les villages, bourgs et yilles de Moldavie a25.
Outre 1’ecole dont Cieoboulos etait le directeur, Rosnovanu fonda sous la haute surveillance du meme personnage une ecole normale, qui produisit des septembre 1820 la premiere promotion d’instituteurs. Ceux-ci furent aussitót envoyes en Gr6ce, afin d’y ouvrir a leur tour des ecoles lancasteriennes; Rosnovanu pouvait enfin annoncer a ses amis que «tous doivent correspondre avec nous, heureux si nous pouvons ainsi devenir le centre de 1’enseignement dans ces contrees». Les eieves sortis de son ecole se trouvaient dans differentes regions de la Grece continentale ou insulaire et a la fin de 1820 ils avaient ouvert des ecoles d’enseignement lancasterien a Smyrnę, Chios et Candie26; quelques eieves de 1’ecole devaient aller en Crimee, eiargissant ainsi au-dela des previsions le rayon d’action du foyer de culture de Jassy. Toutes ces donnees sont consignees en detail dans un rapport de Rosnovanu adresse au Comite de direction de la « Societe » de Paris 27.
Les membres de la « Societe » suiyaient avec beaucoup d’interet l’activite de Rosnovanu, ainsi qu’il ressort de la correspondance soutenue qu’elle entretenait avec Jassy et des brochures et autres ouvrages qu’elle envoyait a titre de directives au tresorier moldave.
Le secretaire de la «Societe», Jomard, remerciait Rosnovanu pour son rapport, 1’assurant de l’estime que lui valaient en France ses efforts « pour rendre la Grece a sa ciyilisation premiere» et lui annon-ęant que son rapport serait publie dans le journal de la « Societe ». Dans
24 Rapport de Rosnovanu & la « Societć » du 20 septembre 1820 (ibidem, CCLIII/81); rintroduction de Tenseignement mutuel dans les Principautćs est mentionnće pour la premićre fois — avec certaines inexactitudes — par A. Papadopol-Calimah, Dou6 rtnduri dcspre is-tona ęcoaltlor (n Romdnia (Quelques lignes sur Thistoire des ćcoles en Roumanie), « Convorbiri Literare », IX (1886).
25 Ibidem, CCLIII/62.
2C Ibidem, CCLIII/62, 81 ; & Candie, le fonds de Pćcole b^nćficiait aussi de la contri-bution de 200 piastres d’un richard turc.
27 Ibidem, CCLIII/62.