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Parmi les hommes de culture grecs, notre boyard moldave a entretenu des rapports d’amitie avee Corais 13 et surtout avec Clćoboulos. C’est a ses liens avec celui-ci qu’est due probablement l’intention de Rosnoyanu de publier une śdition grćco-franęaise du Tślemaque de Fćnelon ; on sait que, par Flury, il etait en pourparlers avec 1’ćditeur Baudouin et que, moyennant 8.000 francs, Lequin lui a cddd les grayures dont il avait illustrć rćcemment une edition franęaise de cette oeuvre; le TśUmaąue devait etre tirś a 1.000 exemplaires, dans des conditions graphiques supćrieures 14.
Nómmś grand trśsorier de Moldavie, Rosnoyanu fut obligś d’in-terrompre son sójour dans la capitale franęaise et de regagner en hate sa patrie. Au milieu du mois de janvier 1819, on le trouve a Yienne, toujours accompagnś d’Eustat;iu Roba, avec lequel il est invitć au bal donnś par la comtesse Revay 1S.
A son dśpart de Paris, Rosnoyanu fut chargć de certaines missions par ses amis franęais. Ainsi, Jullien lui confia quelques prospectus de la « Revue Eneyclopćdique», avec priere de les faire parvenir a Heidelberg, Yarsovie , Budapest et Saint-Pśtersbourg. La revue dont Rosnoyanu devenait de la sorte 1’agent de diffusion pour l’Europe centrale et orientale avait pour sous-titre «Analyse raisonnśe des productions les plus remar-quables dans la littćrature, les Sciences et les arts » et comptait parmi ses collaborateurs Lanjuinais, Augustin Thierry et Volney 16.
C’est toujours une mission de diffusion de la culture franęaise, mais cette fois-ci limitóe a la Moldavie, que Rosnoyanu reęut de Barbid de Bocage, doyen de la Facultó des Lettres de Paris ; celui-ci avait śtd chargó par le trósorier Alexandru Balę, par 1’entremise de Daniel Philippide, de lui fournir des renseignements sur «les coll^ges et institutions scientifiques de Paris »; le doyen priait maintenant Rosnoyanu, qui connaissait bien de la capitale anglaise. Ses lettres sur Londres et ses environs ćtaient Iues avec beaucoup d'in-terót k Jassy (ibidem, CCLIV/59), ainsi d’ailleurs que celles sur Paris et la vie pansienne (ibidem, CCLIII/37).
13 Qui lui recommande un precepteur pour son frere cadet. II nłest pas sans intćrćt de mentionner les conditions acceptćes par celui-ci pour venir en Moldavie : 416 ducats hol-landais par trimestre, 1000 francs pour ses depenses de voyage, outre « Thonneur d^tre admis k votre table logement et entretien, enfin 80 ducats de Hollande comme frais de retour; le prćcepteur, M. Paris, s^ngageait k rester 5 ans k Jassy (ibidem, CClV/63, 67).
14 Ibidem, CCLIV/65, CCLX/15. En 1820 encore, il n’avait pas renoncć k Pidće de cette publication; le banąuier baron Gh. Sachelarie a envoyć k Jassy trois ćchantillons de papier, ainsi que 25 ćpreuves de gravures, que Rosnoyanu trouva splendides, exprimant son espoir que le tout conviendrait « au vćritable ćditeur du Telómaquc grec, M. le professeur D. Gobedalas, dont j’attends la reponse pour me decider en faveur de cette entreprise Iittć-raire 9(ibidem, GGLIV/108, 110).
16 Refusć dłabord, Rosnoyanu obtient finalement les invitations par Pagent de la Mol-davie k Vienne (ibidem, GGLIII/46, CCLIV/74).
14 Rosnoyanu paye Pabonnement 54 francs par an (ibidem, CCLIII/70, CGLIY/68).