254 LUDOYIC DEMĆNY 14
aucun ślement commun, ni la nioindre ressemblance avec Pimprimerie macairienne de Tirgovięte. Une affirmation contraire ne saurait etre prouYĆe d’aucune sorte.
Devant ces faits incontestables, nous gardons la ferme assnrance dans la justesse de notre opinion, a savoir qu’il faut exclure radicalement 1’hypothese de 1’impression du «Tćtraśvangile » de Philippe le Moldave dans les presses de Tirgovięte appartenant a D. Liubavici. D’ailleurs, cet ouyrage prćsente une caractśristiąue d’imprimerie totalement diffć-rente de celle que l’on trouve chez Liubavici, et seulement quelques si-militudes, mais en aucune faęon une identite avee celle qui śtait propre a Macaire. II faut convenir donc qu’il y avait un autre endroit ou fonction-naient des presses a caract^res cyrilliques et qui ne pouvait etre autre que. la vill3 de Sibiu, car c’est bien en ce lieu que l’on a fait imprimer — ainsi que les sources 1’affirment sans śquivoque — le « Catśchisme rou-main » de 1544 en caractóres cyrilliques et aussi parce que le « Tśtraś-vangile» slavon de 1546 porte les armoiries de cette ville autant dans ses frontispices que dans autres diffśrents endroits de l’ouvrage.
Les inYestigations menśes en cette direction nous ont permis aussi d’identifier et de dater aYec plus de prścision une autre śdition roumaine. II s’agit de «L’l£vangśliaire slavo-roumain >> que l’on consid&rait jusqu’a ce jour connne śtant paru aux environs de 1’annśe 1580. Une analyse minutieuse du filigrane du papier employć pour son impression, effectuśe par bśtagraphie dans le Laboratoire pour la conservation et le dśpót des documents qui se trouve a Leningrad 30 prouve avec certitude qu’il s’agit d’une śdition prś-corćsienne. Cet «Uvangśliaire slavo-roumain», edite au plus tard vers 1551—1553, constitue le premier texte imprimś en langue roumaine dścouvert jusqu’a nos jours. Le fait a ćtś unani-mement acceptś par tous les chercheurs roumains auxquels s’śtait śga-śgalement ralliś P. P. Panaitescu, et il est intśressant de remarquer que, en procśdant a une śtude comparatiYe similaire, le chercheur hongrois Ferenc Hervay 37 est arrivś aux memes rśsultats, bien que ses travaux parall^les se soient dśroulśs d’une maniere absolument indśpendante. On a pu śtablir par la meme occasion, que « L’fivangśliaire slavo-rou-main » a śtć imprimś dans les memes presses que le «Tśtraśvangile » slavon de 1546, a en juger par 1’identite des caracteres employśs. Le
—-— S
33 L. Demćny, Papicrgeschichte des 16. Jahrhunderts im Blickpunkt der Historiker au Rumanien (Aufgaben und Aussichtcn), « Revue Roumaine cTHistoire o, VII (1968), 1, p. 28 —
3 8.
37 Ferenc Hervay, Vimpnmene du maitre Philippe de Nagyszebcn et les premiers hures en langue roumaine, « Magyar Konyvszer.de *, LXXXI (1965), 2, p. 119 — 127; Idem, L'imorimerie cyrillique de Transylwanie au XVIe siMc, « Magyar Konyvszcmle o, LXXXl (1965), 3, p. 201—216; Idem, Magister Philippus won Hermannstadt, Drucker der ersten Bdcher in rumanischer Sprache, « Gutenberg Jahrbuch o, 1966 ; Idem, Die erste kyrillischc Buchdruckerei zu Hermannstadt, « Bibliothek und Wissenschaft », III (1966), p. 145-155.