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mesanges ajustent leur Msum k la temperaturę hivemale avec un dćlai de 14 k 30 jours. Une hypothćse est donc que les mćsanges pallient a ce dćlai entre la baisse des tempóratures et la hausse de leur Msum en augmentant leur capacite thermogćniąue dts que la temperaturę ambiante commence a diminuer k la fin de Petć, pour se preparer en avance a rarriv£e de l’hiver.
De la meme faęon, puisqu’augmenter la taille des muscles est un processus relativement lent (Bauchinger & McWilliams, 2010), les mesanges ne devraient pas etre en mesure d’ajuster continuellement leur production de chaleur aux conditions meteorologiques. Cette hypothese est supportee par nos resultats du chapitre 2. En effet, la normę de reaction du Msum en fonction de la temperaturę minimale nous apporte deux information majeures : 1) les mesanges commencent k augmenter leur Msum des que la temperaturę minimale descend sous 24°C et 2) les mesanges atteignent leur Msum maximal k la temperaturę minimale de -10°C, ce qui correspond k la temperaturę minimale moyenne au plus froid de l*hiver dans notre aire d*etude. Ainsi, au pic de l’hiver, les mesanges n’ajustent pas leur Msum aux moindres variations de temperaturę mais expriment un Msum stable et ajuste k la temperaturę moyenne de leur habitat. Toutefois, cette capacite thermogenique maximale semble conferer aux mesanges une toierance au froid suffisante pour affronter des temperatures minimales pouvant aller jusqu’& -25°C (temperaturę minimale enregistree dans notre etude). Ces resultats suggćrent donc que les mesanges maintiennent une capacite de reserve en terme de production de chaleur (Hammond & Diamond, 1992). Le concept de capacite de reserve consiste pour un animal k exprimer un phenotype stable mais a une valeur plus eievee que ce qui est requis en moyenne par son habitat afin de pouvoir affronter certaines conditions extremes mais de courte duree en depit d’un phenotype fixe. L’avantage de cette strategie r6side dans le fait que les individus evitent tout delai entre les variations de leur environnement et leur reponse phenotypique. L’inconvenient est que les individus depensent plus d’energie pour maintenir un phenotype k un niveau plus eieve que ce que leur habitat moyen requiert. Ainsi, en hiver, les mesanges expriment toujours une toierance au froid compatible avec les conditions meteorologiques mais, en conte partie, elles doivent investir 1’energie necessaire pour maintenir un Msum eiev6.