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registre de sentences.63 Ce sont genśralement de brśves mentions indiquant parfois les mesures ayant conduit a 1'attenuation de la peine comme par exemple, la presentation d’une defense. De telles mentions, quoique rares,64 soulignent toutefois la capacite des prevenus a faire valoir leur position dans le cadre d’une procedurę de dśfense. Les arguments sur lesquels est alors fondee ia mitigation de (a peine dścidee par le juge sont de naturę juridique et ne relevent pas uniquement de son pouvoir arbitraire et de considerations sociales comme ćest entre autres, le cas des mitigations de peine pour cause de pauyrete.65
3.1. Les motivations qui sous-tendent la dśfense
Au tournant du XIVe siecle, il est sur que la structure juridique permet a ceux qui le dśsirent de faire entendre leur version des faits. Pourtant, meme lorsqu’on se prete a rexercice, Targumentation presentee a la cour demeure souvent incomplśte. Comment la defense est-elle comprise par les Manosquins? II n’est pas facile d'entrer dans le monde des perceptions, des representations mentales. La defense est-elle considśree comme une veritable opportunite de justice? Est-elle peręue comme un droit ou comme un devoir? Uapparente facilite avec laquelle de nombreux Manosquins renoncent a leur defense au debut du XIVe siecle, alors meme que cette etape procedurale semb/e lentement gagner sa place au sein du proces, souleve ces interrogations.
Lorsqułen mai 1300, Garsende Verdelloni et Raymond Banhol, accuses d’adultere, renoncent ś leur defense, la naturę de Taccusation semble indiquer d'elle-meme les raisons de cette renonciation. Ebruiter davantage une telle accusation par une procedurę de defense ne devait pas convenir aux principaux 63II s'agit du registre 56H 953 compose d'environ 90 feuilfets et dont une description plus complete est donnee au chapitre 4, p. 197.
^Trois mentions du genre ont ete trouvśes. 56H 953, f. 63v., [31-10-1297]; f. 79, [11-08-1298]; f. 84v., [02-04-1299].
65Un dśveloppement plus important est consacrś a la question de (a mitigation de la peine au chapitre 4, p. 219 et suiv.