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talion puisque la personne accusśe ś tort n’a pas effectivement subi la peine, elle a seulement risquś de la connaitre en raison d‘une fausse accusation. La rśtorsion de la pełne vient en fait du droit romain, d‘une loi rśpublicaine reaffirmee en 423 sous la formę *Calumniantes ad vindictam poscat similrtudo supHcii” (Codę Thśodosien, 9, 1, 11). Cette formule juridique deviendra un adage du droit mśdieval.¹⁶

Tenant generalement en un paragraphe de sept ou huit lignes, Taccusation formulee par le demandeur dścrit les circonstances du dólit et les noms des principaux protagonistes, accusós ou simples temoins. SI des echanges verbaux ont eu lieu, une transcription souvent en style direct penmet, regle generale, de saisir 1‘essentiel de Taffaire.¹⁷ Devant la cour, le demandeur explique en quoi il considere avoir śte lesś et śvalue, le cas śchśant, la valeur des dommages subis. L’śvaluation du prśjudice revient d’abord au demandeur. Les gJossateurs se sont penchśs sur la formulation de cette estimation. Par exemple, Bernard Dorna dans sa Summa libellorum propose les termes suivants: ^aConqueror de tali, qui convicium tale vel injuriam talem dixit michi vel fecit, quam nollem michi factam fuisse pro centum fibris...V⁸ A Manosque, les libelles introductifs indiquent en effet que les demandeurs se plaignent de Taccuse et qu’ils n'auraient pas voulu subir ladite injure pour une somme determinee qui correspond au montant demande a titre de reparation. Par exemple, Anna qui considdre avoir ete lesee par Barcellena rśclame soixante sous: "...quas injuńas seu convicia noltet dicta Anna sibi esse dictas a dicta Barcellena pro LXso/idis juHatenorum...".^19 lc>Jean-Marie Carbasse, Introduction historique au droit pśnal, Paris, Presses universitaires de France, 1990, p. 59.

^l7Voir płeces justificatives, affaires nos. 1, 2 et 3. Libelles accusatoires, 56H 944, f. 27, 24-01-1242; 56H 944, f. 25, 08-01-1242 et 56H 944, f. 48v., 07-11-1241, p. 297-308. ¹⁸Bemard E>oma, Summa libellorum, ed. L. Wahrmund, Que//en sur Gescb/schte.... vol. 1-1, Innsbruck, 1905, LV, De actione iniuriarum, p. 41. ^l9Voir piece justificatlve no. 3, 56H 944, f. 48v., 07-11-1241, p. 308.