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roi <le Perse, dont la domination setendait sur cent vingt-sept proyinces. Elle etait nieee de Mardochee, 1’im desJuifs transferes de la Judee aBabylone, Iequel, apres la mort du pere et de la mere d’Esther, l’avait adoptee pour sa lilie. Or le roi Assuerus?avait im favori, nom-ine Aman qu'il combla d’honneur et de gloire, jusqu’a romrnander que tous ses sujets flechissent le genou de-vant liii pour 1’adorer. Personne n’osait contrevenir a cet ordre, exeepte Mardochee tjui refusait (Je rendre a uu liomme un Iioinieur qu’il ne croyait du qu’a Dieu seul. Aman irrite de te refus, s’en plaignit au roi, et obtiut de lui un edit qui condamnait a mort,' non seu-lementMardochee, maisencore tous IesJuifs qui se trou-vaient dans le royaume d’Assuerns.
Mardochee, instruit de cet arret cruel, deehira ses liahits, se revetit d’nn sac et se couyrit la t6te de cendre. U fit ayertir Estlier qui, enfermee selou les usa-ges des Orienfaux dans son palais, ne sayait rien du mallieur dont les Juifs etaient menaees, la faisant sup-plier daller frouver le roi et d’intereeder pour le peuple dont elle sortait. Esther, pour reponse, ordonna de lui dire: „Tout le monde sait que la peine de mort attend infailliblement quiconque ose entrer dans la salle in-terieure du roi sans y avoir ete appele par son ordre; comment donn pourrais-je aller trouyer le roi n’ayant point ete appelee aupres de lui depuis trente jours?” Or Mardochee lui fit repondre qn’elle ne deyait point se croire en surete parce qu’elle etait dans la maison du roi, etque si elle demeurait maintenant indifferenfe a ce qui se passait, Dieu trouyerait un autre qu’elle pour deliyrer son peuple, tandis qn'elle perirait infailliblement, pour s’etre crue garantie du danger qui menaęait sa nation.