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Notes critiąues
pćriode. Son ćtude lie le problćme de la nationalitć ćgyptienne, dont la dćfinition fut lente et malaisće, & 1’enseignement: la tendance est toutefois a 1’egyptianisation du public des ćcoles franęaises et anglaises, et k la marginalisation des colonies allogćnes (ćcoles ita-liennes, par exemple). F. Abćcassis souligne 1’importance du para-metre confessionnel dans 1’enseignement. Les non-musulmans, notamment les chretiens, ćtaient fortement sur-representćs dans ł’en-seignement modeme en gćnćral, et ćtranger en particulier, alors qu’k l’inverse, les musulmans ćtaient sous-reprćsentes dans toutes les ćcoles ćtrangćres.
La mćthode statistiąue sert de lien entre les contributions de Nader Fergany (L’ćducation fćminine en Egypte vue a travers le recensement de 1986) et de Nadia Zibani (son etude sur le travail des enfants en Egypte dans ses rapports avec la scolarisation montre que la hausse du taux de scolarisation n’a pas permis de rćduire le taux d’activitć des enfants de 6 a 14 ans). L’importante analyse de Phi-lippe Fargues utilise egalement la statistique pour ćvoquer, entre autres, les memes problemes que les deux auteurs prćcedents, mais dans la perspective du demographe. II ćtudie en effet la diffusion de 1’instruction scolaire d’apres les recensements ćgyptiens (essentielle-ment k partir du second recensement, celui de 1897, jusqu’au demier en datę, paru en 1986). II conclut k la progression continue du savoir moyen. L’etude, menće en termes de gćnćrations, atteste de la prćco-cite du processus d’alphabćtisation des hommes (prćcoce comparć au reste du monde arabe, Liban excepte), mais aussi de la lenteur de ce processus (mene sur plus d’un siecle). Ce qui s’oppose au caractóre tardif mais tres rapide de 1’alphabćtisation des femmes. P. Fargues conclut a l’aggravation de 1’ecart entre les sexes : au fur et a mesure que les femmes accćdaient a rinstruction, les hommes rehaussaient leur niveau moyen, le dćcalage n’etant comblć (en 1986) que pour le cycle primaire. L’ćtude de la diffusion spatiale de 1’ćcole montre enfm, cartes a 1’appui, la primaute de la Basse-Egypte sur la Haute-Egypte, et celle des villes sur les campagnes.
Deux analyses de presse viennent apporter 1’ćclairage de l’actua-lite. La premiere, conduite par Iman Farag, porte sur le dćbat actuel sur 1’enseignement en Egypte. L’auteur evoque et nuance, avec une remarquable fmesse, les topói de la presse ćgyptienne sur le sujet : cours particuliers payants, stress de la saison du bac, l’ćcole vue comme responsable de rextrćmisme musulman, la redoutable inflation de diplomćs sans debouchćs, labaisse du niveau... L’auteur s’attache plus particulićrement aux rćformes actuełles de 1’enseigne-ment; a la prolifćration des mćdiocres instituts azharis ; aux ćtablis-sements privćs (5 % des eleves, qui prćparent des diplómes ćtran-gers); au dćbat sur la gratuitć pervertie dans Pćcole publique, et que