Actualitć de 1’Archćologie. 197
meriterait d’etre etudiee, ne serait-ce que pour abor-der la ceramologie avec d’autres objectifs que stricte-ment typologiques et chronologiques.
- Le second point est d’ordre moins generał, mais touche apparemment aussi a une habitude alimen-taire et/ou culinaire apparue au Bas-Empire : j’avais, en 1980, attire Pattention (ferdiere 1980:54 et Fig. 8 et 9) sur un couple de formes ceramiques, en cerami-que grise lissee, qui semble devoir etre associe (ne serait-ce que par la similitude des diam&tres): la jatte a bourrelet et le couvercle.
Plusieurs sites regionaux ont fourni pour le IV' siecle de tels couples “en position”, le couvercle pose sur la jatte (dans les ensembles funeraires): Tavers, 45 (BARATIN 1976:87), Soings-en-Sologne, 41 (DEBAL 1970: Fig. p. 30, en bas a dr.), Briarres-sur-Essonne (dumuys 1898: pi.) (Fig. 2).
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Fig. 2 : Jatte & collerette et son couvercle. du Bas-Empire. Nścro-pole de Briarres-sur-Essonne (Loiret) (d'apr6s DUMUYS 1894, PI. III).
Ce couple jatte-couvercle semble exister ailleurs, et parfois des le Haut-Empire (par exemple en Nar-bonnaise, a Frejus, sous Pinfluence africaine: rivet 1991:174, Fig. 5-6, ou a Cognac a la Fin du III* siecle: VERNOU 1989: Fig. 6).
II correspond certainement a une habitude ali-mentaire qui devient plus courante au Bas-Empire: celle de cuire et/ou conserver certaines prćparations alimentaires (?) dans une jatte fermee par un couver-cle qui s’y adapte de maniere particulierement effi-cace; le bourrelet de la jatte permet alors de mieux tenir Pensemble (dans la main, entre le bord du cou-vercle et ce bourrelet), sans risque de le laisser glis-ser.
Resterait ćvidemment a savoir a quel type de pre-paration culinaire etait destine cet ensemble. En atti-rant aujourd’hui Pattention sur celui-ci, j’espere qu’une prochaine decouverte de residu de contenu bien conserve permettra d’analyser ce dernier et d’apporter des elements de reponse a cette question qui touche aux habitudes alimentaires des Gallo-Romains et a leur evolution entre le Haut et le Bas-Empire.
77. Archśo-zoologie et ślevage. - En 1978, Antony King faisait paraitre un article de synthese sur les etu-des fauniques concemant les sites de Bretagne romaine (KING 1978), qui permettait notamment d’examiner de ce point de vue les sites ruraux, villae et autres. Ce travail a ete developpe en 1982 par R.M. LufT pour les provinces romaines du nord-ouest (LUFF 1982).
Presque rien n’existe encore pour la Gaule ; mais, une fois encore, la Narbonnaise jouit en la matiere d’une situation privilćgiee.
Deja, une interessante comparaison a ete faite pour la faunę des villae du Var (leguilloux 1989). Le developpement des recherches de cette derniere spe-cialiste, pour la Gaule meridionale, avec ceux de S. Lepetz (C.R.A.V.O.) pour la moitie septentrionale de la Gaule, devrait permettre d’ici quelque temps de se livrer a un riche travail de comparaisons entre les ensembles fauniques foumis par les sites ruraux gallo-romains, villae et autres. Meme si ces ensembles nous informent en premier chef sur Palimenta-tion, un tel point de vue devrait ouvrir nos connais-sances dans le domainc de Pelevage, paradoxalement si difFicile a apprehender en terme quantitatif dans Peconomie rurale de la Gaule romaine.
Un ouvrage est ćgalement paru concemant les etudes de faunę pour le monde rural dans le sud de la France (COLUMEAU 1991).
Le Groupe de Recherches H.ll “Occupation des sols en Gaule Narbonnaise ” vient en outre de lancer une enquete sur les analyses archeo-zoologiques en milieu rural, pour la Narbonnaise romaine, et notamment sur les besoins en la matiere.
Signalons aussi le travail de Lauwerier (1988) sur la faunę des sites romains de Pembouchure du Rhin.
78. Le transport et Pattelage. — Voici encore un sujet qui revient - un toilettage etait utile! — a la modę, et ou regne la “ concurrence ”...
Apres Raepsaft (1979; 1982 ; 1985 ; 1987) et Molin (1982; 1983/84 ; 1984; 1990; 1991), reprenant les anciens travaux de Lefebvre des Noettes (1924; 1931) (voir aussi rćcemment chevallier 1988 ; MEIJER et NUF 1992; weber 1986; cf. notre chronique I, notę 1; V, notę 55), voici deux nouvelles contributions.