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Actualitć dc Kardiologie. 123

10    - PROGRAMMATION DE LA RECHERCHE. — Cest sous ce titre (cf. Programmation... 1984) que la Sous-Direction de 1’Archeologie vient de publier un bilan et une remise a jour des programmes de recherches archeologiques de terrain sur Te territoire metropolitain, programmation inauguree en 1980. Les themes aui nous occupent ici sont essentiellement les programmes historiques H.13 (« Terroirs et Villae » : 51 - 54), H.2Ó (« Les agglomerations rurales gallo-romaines » : 62 - 64), accessoirement H.14 (« Infrastructures de communication et moyens de transport » : 54 - 55), H.23 (« Les nćcropoles » : 72 - 76), H.27 (« Mines et metallurgie » : 77 - 79), H.28 (« Carrieres et techniques de construction » : 79), H.29 (« Les ateliers de potiers » : 80-81), H.30 (« Autres ateliers et etablissements » : 84); H.36 (« Edifices des eaux, des spectacles et des jeux » : 86 - 87), H.42 (« Lieux de cultes paiens » : 94 - 96)...

11    est donc clair qu’il s’agit de grandes rubriques permettant d’inserer les diffćrentes operations programmees de fouilles ou de sauvetages, et non de veritables themes de recherche programmee. D'ailleurs, les coupures chrono-logiques posent souvent ici probleme, notamment dans notre domaine, ou la vision diachronique de Toccupation du sol est tronęonnee traditionnellement entre Prehistoire et Histoire, ainsi d’ailleurs qu’entre protohistoire et pćriode gallo-romaine (cf. programme H.16 : « L’habitat ouvert protohistorique »). Le principal programme nous touchant (H.13) ne concerne en 1984 que 3 % du budget d’intervention de terrain de la Sous-Direction de 1’Archeo-logie (Fouilles Programmćes - 4,35 % - et Sauvetages Programmćs - 2,16 % - confondus) ; mais si bien sur 1’archeo-logie urbaine reprćsente dix fois plus, la plupart des programmes H sont moins dotćs, a Texception encore des oppida (H.18), des necropoles et des agglomerations rurales gallo-romaines.

On observera (p. 52) que le programme H.13 ne comporte qu'un seul « projet collectif » dans un domaine ou pourtant la coordination des recherches comme la pluridisciplinarite devraient s’imposer, recommandation d’ail-leurs formulee, p. 51, par le rapporteur — anonyme — du programme.

Mais celui-ci, malgre des declarations d’intention liminaires sur Timpossibilite « de separer 1’etude des villae de celle de leur terroir », ne peut s’empechcr, tant dans son bilan quc dans ses recommandations, de traiter sćparć-ment terroir (notion ici essentiellement limitee a la recherche des centuriations et parcellaires antiques) et villae (seul type d’edifice rural ?) : il est difficile en la matiere de se degager de decennies d’approches traditionnelles. Reconnaissons que cet elargissement de la problematique, tente ici, est deja meritoire. Mais le monde rural ne se resoud pas aux villae et a leurs parcellaires : devraient etre examines les relations villes-campagnes, les relations avec Tartisanat (seul point repris ici, p. 51), avec les necropoles, les lieux de cultes et de spectacles, les voies de communication, les autres types d’habitats ruraux... ; et devraient etre elargies les notions d’environnement a la reconstitution de Thydrograpnie comme du boisement, a Farcheozoologie comme a l’archeobotanique.

Les recommandations concernant les fouilles de villae sont tout a fait carateristiques en la matiere : seules les problemes de chronologie et de plans sont consideres. S’il est certainement salubre de freiner, sinon d’arreter defi-nitivement, les fouilles soit-disant prestigieuses de certaines villae, il serait regrettable que ceci aboutisse a steri-liser toute recherche en matiere de fouille d^tablissements ruraux. Autant dire que ceci est sans doute le point qui m’apparait le plus grave, alors que Tarcheologie franęaise et Thistoire de TAntiquite est aujourd’hui en train de passer tranquillement a cóte d’une occasion unique, historique, prioritaire, de mieux comprendre la naturę et l’ćvo-lution de 1’occupation du sol de la Gaule, a Techelle extensive : les chercheurs franęais comme nos collegues ćtran-gers — et notamment britanniques, dont on connait Tavance en la matiere — s’etonnent aujourd'hui que rien ne soit engage pour tirer parti de Textraordinaire potentiel de recherche qui nous est offert par le developpement, dans les dernieres decennies, de Tarcheologie aerienne : Picardie, Bourgogne, Berry, Beauce, Touraine, etc... sont auiourd’hui couvertes par des prospcctions systematiques qui ont revele des milliers de sites ruraux gallo-romains, villue, « fermes indigenes », etc... Pour 1’essentiel, ces exploitations rurales sont situees cn terrain laboure, ou — sauf exccption — ne subsistent ni elevation ni stratigraphie, mais bien seulement les structures excavees (caves, fosses, fosses, trous de poteaux , tranchćes de fondations...). C’est dire Tetat d’erosion de ces sites, erosion qui va s’accelerant avec les moyens modernes de culture (broyage, sous-solage, drainage...) et rend d’autant plus urgente la misę en place de programmes d’enquetes systematicjues. Mais c’est dire aussi que Fon a affaire aux conditions optimales de fouilles extensives, en aire ouverte, apres enlevement de la couche arabie par les moyens les plus expeditifs. « Coupes stratigraphiques », « sondages », pour reprendre les termes du rapporteur, sont des notions qui n’ont pas cours ici, et les (rares) habitats ruraux qui peuvent permettre de telles fouilles en stratigraphie sont ceux qui precisement se presentent dans des conditions de gisement particulieres (bas-fonds et vallees, zones non labourees : bois et bocages...), leur conferant un caractere d’exception plus que d’echantillon reprćsen-tatif.

II est urgent a mon sens que la communaute des historiens de TAntiquite et des archeologues se concerte pour mettre en place un ou plusieurs programmes de recherche systematique sur ces exploitations rurales des grandes plaines de culture, d’une importance economiuue certainement essentielle pour la Gaule septentrionale ; ce programme devra reposer sur le choix d*ćcliantillons reprćsentatifs orientant les travaux de terrain vers la fouille exhaustive de certains de ces sites. Seuls ces decapages cn open area — couples a des recherches paleo-environ-nementales — permettront de comprendre la naturę de ces sites, les fonctions de leurs differentes parties, leur evo-lution, car il est inexact notamment de dire que « leur plan est en generał revćle par la photographie aćrienne » : les specialistes de cette discipline savent bien tous ses alćas, et des plans livrćs il est impossible de saisir la dimen-sion chronologique.

Ceci peut etre considere comme un appel.

On notera enfin (p. 52 - 53) la listę des operations du programme H.13 concernant nos regions Auvergne, Centre et Limousin : les prospections systematiques sur le tracę de la futurę autoroute A.71 Bourges-Clermont-Ferrand (Auvergne et Centre), celles entreprises experimentalement autour de Levroux (Indre) (cf. notice n° 12), l’enquete que mene notre colleguc j.m. couderc sur les Landes de Cravant (Indre-et-Loire), les fouilles de villae de Paulnay (Indre, 1980-1981) et, en Limousin, Saint-Eloy-des-Tuileries, la Chapelle-Montbrandeix, la Croizille-sur-Briance et « Brachaud » a Limoges (cf. notice n° 17).

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