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que je ne veux me livrer qu’a un examen He Tensemble ' Hes declaralions He la Conference, el du projet finał qui les resume, en leconsiderantpar rapporla lacodification graduelle du droil des gens et a la civilisation de la guerre.
Or, pour bien saisir et caracleriser a cet ćgard ce projet finał et en conslater les desiderata, il faul moins s’altacher a ce qui s’y trouve explicilement qu’A ce qui en rćsulle iinplicilement.
C’est cet examen qui sera 1’objet de laseconde partie de cette comrnunication.
Eiamen du projet fliml *1 e«’iarntlon* «łe la
Cotifćrence «l«? lfru.xclle* par rapporc a In cl%'lllnallon <te la guerre.
LES TROIS POINTS DE VUE RELATIFS AU CRITERIUM DE LA CIY1L1SATI0N DE LA GUERRE.
Le mol reforme de la guerre est bien vague, il peut s’appliquer a bien des points de vue differcnts, k celni He la strategie, k celui des armements, a 1'art de conduire la guerre; mais il ne signifie pas que c’est 1’interet de la civilisalion et celui He 1’hunianitć qui sont en cause; il ne s’agit pas en un mol de perfeclionner fart de la guerre, pour atlaquer et detruire un ennemi, mais de rechercher les moyens de presenir la guerre autant
que possible, et quand elle n’a pu ćlre prevenue, de la soumetlre aux rćgles du licite et de 1’illicilc. II fautdonc un adjeclif pour caractćriser le sens de la rćforme, et qucl peut elre cet adjeclif sinon celui de cmlisatrice? On dirail donc reforme civilisatrice de la guerre : pour-quoi ne pas dire civilisation ?
C’est le mot dont je me suis servi deja frequemment dans mes Communications k 1'Academie; et en voyant que bien d’autres s’en seryent k leur tour, je me crois autorise k perseverer dans Temploi de cetle expression que je n’ai faitdu reste qu’emprunter A 1’histoire.
En suivant la marche des sićcles, il est impossible de mćconnaitre le fait historiąue de la civilisation de la guerre.
Quelque cruelle qu’elle soit encore, la guerre a suc-cessivement rćpudiebeaucoup de ses anciennes atrocitćs. Elle n’est plus a notrc ćpoque ce qu’elle fut aux temps anciens. Mais cette civilisation de la guerre n’a ete que bien lente et bien incomplete, parce qu’elle ne s’cst pro-duite que par 1’action de 1’adoucissement des mceurs. II lui a manquć celle des lois ou plutót elle n’a obći qu’a lapire de toutes, celle du plus fort.
Par suitę de ce vice originel, une compilation des us et coutumes de la guerre ne peut offrir qu’un intćret d’erudition historique et juridiquc ; mais , au point de vue philosophique et morał, il ne faul gućre en lenir compte.
Pour combler, dans la marche de la civilisation de la guerre, le vide qu’y a laissć Paclion des lois, il faut changer complćlement le point de depart; car c’est la loi du jusie qu’il s’agit de substituer k celle du plus fort.