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244 SAINTE-ANNE DALIUY
Cette chapelle est devenue le rendez-vous le plus populaire de la pićtć canadienne. Et, commc Sainte-Anne d’Auray, elle a essaime k son tour, dans tout le bas Canada et jusque dans les Etats-Unis.
Parmi ces nouveaux sanctuaires, on cite comme les plus remarquables Sainte-Anne de la Pćradeń Qućbec, et Sainte-Anne de Chicago, 0C1 les canadiens franęais ont portć avec eux leur dćvotion nationale, comme les Bretons cux-mćmes l'avaient apportće au Canada.
Notons encore, dans le Nord-Ouest canadien (vica-riat apostolique d’Athabaska) Sainte-Anne-de-Falher, fondśe de nos jours par le P. Constant Falher (de Josse-lin), qui a voulu que la patronne de son pays fót aussi la patronne de la ville h laquelle il donnait son nom.
M,r Blanche, de Josselin ćgalement, a fondć en Nou-veIle-Ecosse, k Church-point, un collage dćdić k sainte Annę, oii il fit particuliercment vćnćrer la patronne de la Bretagne.
A Saint-Pierre de la Martinique, dans la chapelle du collóge, qui a disparu depuis dans la catastrophe du Mont Pelće, le supćrieur, originaire du diocćse de Vannes (P. Prono), dćsireux de communiquer k ses ćl£ves une dćvotion qui lui etait chfcre, avait fait pla-cer une belle statuę de la Sainte expćdiće dc Sainte-Anne d'Auray.
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Dans nic de Ceylan, ó quelque distance de Colombo, il existe un P£lerinage de sainte Annę tr&s frćquentć. Les paiens eux-mómes y accourent, sans doute k cause d une circonstance speciale qui nous est signalće par
conduire au Canada une quarantaine de jeunes fil les ; Annę d'Au-triche approuva son dessein.et tćmoigna le dćsirque 1 ^gliscqu clle bAtirait en ce nouveau monde fdt consacree A sainte Annę. Con-formćmcnt Ace voeu, Sainte-Anne dc Beauprć fut construite entre 1640 et 1645 par des ouvriers bretons; d’abord simple chapelle, devenue depuis la grandę Sainte-Anne du Nord, aujourdhui mćtropole de 17 ćglises du mfine vocable ».
les P&res Oblats de Marie : s’il faut les en croire en effet, la terre des environs de la chapelle, c'est-6-dire du domaine de sainte Annę, serait un remfcde assurć contrę la morsure des serpents venimeux, qui sont un des flćaux du pays.
Dans le seul diocfcse de Colomboon compte au moins sept eglises ćrigćes sous le vocable de sainte Annę. — Celle qui nous intćresse plus specialement, c’est Teglise de Navagomuwa, car elle se rattache directement i Sainte-Anne d’Auray : le P. Fćlix Le Texier, O. M. I. y fit placer en 1889 une statuę sur le modele de celle qu’il avait vćnćrće au cours de ses ćtudes au Petit-Sćminaire (1).
A Pondichćry, le P. Le Tohic, de la Socićtć des Mis-sions ćtrang&res, eut la joie de benir en 1889 une statuę de sainte Annę : c’ćtait une rcproduction exacte, faite par un artiste indigćne, de la statuę miraculeuse que le missionnaire avait contcmplće si souvent. « En la voyant, ćcrit-il, Je me demandais si je n'ćtais pas encore aux pieds de sainte Annę d’Auray » ; et, aprćs avoir dćcrit la fćte, il ajoutait que ricn ne lui avait ótó plus agrćable que de la prdsider: « En quittant la Bre-tagne, j’ai promis de travailler k ćtendre le culte de sainte Annę » \2).
En Chine, le P. Nicol, de la mćme Socićtć, se próoc-cupa, dks son arrivće & Kouy-Tchćou en 1891, d’ćlever, comme il le disait lui-mćme, « une maison k Notre-Seigneur et & notre patronne sainte Annę d’Auray » (3).
M*r Le Berre (de Neulliac), quand il arriva jeune missionnaire au Gabon, en 1846, s’empressa d’y intro-
(t) Annale* de tainte Annę, fćvrier 1820.
(2) Ibid., dćcembre 1889.
(3) Ibid., janvier 1892,