sible Anglo-Hindou, 1’Anglais sćrieux au service de la Chine, et le voya-geurde commercc, qui croit fermcment que TAsie est son territoire — que ce soit l’eau pour les yeux du Col. Sellersou toute autre panacóe ou article cju*il veut introduire parmi ces millions de clients — tous, et nombre dc missionnaires qu’on rencontre a bord, constituent la population du petit monde sc mouvant dans le bateau. Des vćtćrans voyageurs, ‘Mes an-ciens” de 1’Oricnt, font leur partie de whist rćgulierement, de longs tournois animent les fumoirs, des jeux sur le pont rćjouissent la com-pagnie, le tout pour 1’amusement des passagers. Si l'on dćsire donner un bal, la promenadę du pont est entouróe dc drapeaux, (|uelques lumićres ćlectriqucs sont placees, un piano est montć, et en avant I une salle de danse digne des danseurs du Pacifique.
Nulle voile n’est en vue entre les dcux rives; nulles montagnes de glace nc flottent dans le Nord du Pacifique; et une baleine, une loutre, des bandes de poissons volants ou des nautiles, ou les nuits de mer phosphorescente, tels sont les incidents mćmorables de la traversće. Aussi grandes que puissent ćtre les scenes que prćsentent parfois les eaux entre les 50*'™ et siime degras, le Pacifujue est moins capricieux et plus calrne que rAtlanti(|ue sombre et brumeux et la seule chose d redouter est le typhon. Se formant dans la mer de Chine, le tai firn, grand vent, se brise souvent en cercie dans le grand ocćan avant d’avoir le temps de s’etendre. Le barometre pre-vient toujours longtemps a l’avance, et nombre de personnes sont si sensibles a ses conditions atmosphćriques quc leur nerfs les prćviennent de l’arrivće du typhon avant nieme que le thermometre commence d tomber.
Le typhon est tellement bien connu que des navigateurs expćrimentćs peuvent le localiser quand le bateau est dans son rayon, dans son centre, ou en dehors de ses atteintes, et avec un navire bien ferme, en plein ocćan; la seule chose d craindre est d’etre un pen forteinent secouć et une descente brusque de la tempćrature.
Les saisons du typhon sont rappelćes par le vers suivant :
Juin, trop t6t.
Juillet, attention.
Vous dcvez en Aout
Vous rappcler Septcmbrc.
Octobre tout est passe.
Les passagers Chinois sont parfois intćressants. Apr&s avoir parsemć Pair de papier monnaie i{ Joss M afin de se rendrc favorables les mauvais esprits dc Pocćan, rarement ils se montrent sur le pont durant la tra-versće, vivant sociablement ensemble dans Pentrepont Chinois, ou ils jouent au fan-tan, fument de 1’opium et font la causette. Les osse-ments de ceux morts en Amćrique font parfois partie de la cargaison, et il est convcnu que si l’un d’eux meurt d bord du bateau il ne sera pas^enterrć en mer, mais embaumć et transportć en Chine.
A bord, durant les heures de loisir, le voyageur petit se livrer a 1’ćtude de la littćrature Japonaise, qui est trds considerable. II doit lirę “L*Empire du Mikado,”* que les Japonais eux*memes reconnaissent comme le meilleur et le plus documentć des ouvrages publićs sur
* “The Mikados Empire,”par W. E. Griffis. New York: Harper Brolhers.
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