dćrisions du Co radl de tulclle ct de la Ouatrićmc commission dc PAsscmblćc genćralc.
Les probłćmes des Etais africaira sont. pour unc grandę part. ccux qui se poscnt 4 tous les pays sous-dćvełoppćs du mondc. qu*il s’agis$e d*Etats ayant jouj dc leur indćpcndancc depuis un ccrtain tcmps ou dc ceux qui n*ont pas encorc acqu» leur (ot&lc &ouveraincte. Cc sont les probłćmes dc la maladic. dc Panalpha-betisme, ccux inhćrenis 4 loulc óconormc basćc sur la production et I*exportation d*un petit nombre dc produits primaires, et afTcc-tće d*un sectcur dc subustancc pratiquexncnt bok des marchćs nationau* et intemationaux.
Mais, dara oertaira dc Icurs aspeets, les probłćmes qui sc poscnt aux pays durant les premicrcs annćcs de leur indćpcndancc sont trćs particuliers. Si paisiblc ct ordonnće qu*ait ćtć la transition, 1'tndćpcndanoe represente en quclquc sortc une mutation brusquc, cllc place les pays dara un eascmble dc circonstances a ccrtains ćgards cnliercmcnt nouvcilcs. Les gouvcmcmcnts ont a prendrc, souvcnt dans un laps de tcmps rclativcmcnt court, des dćrisions fondamentales qui pcuvent. pour de nombrcuscs annćcs. dćtcr-miner la structurc de leur vic nationalc aussi bien quc le rćseau dc Icurs relations avcc le reste du mondc. 11 leur faul adopter un systćmc monćtaire ct prendrc 4 cct ćgard des dćcisions lourdes dc consćquenccs nationales ct intcmationalcs. II leur faut parfob rććvalucr 1'oricntation dc Icurs relations commcrcialcs ct conclurc dc nouveaux accords ou dc nou\caux arrangemenis. U leur faut, cn toute hypothćsc, excrccr certa mes options conccrnant les formes dc Porganisation seriale. Ic rólc ct 1'umplcur du scctcur public, !c rćgimc dc la proprićtć.
Cc sont Id des dćrisions red ou la bies sur lesqucllcs ii n*est pas touKHirs aisć dc revenir unc fob qu’clles ont ćtć prises. Qui plus est. cllcs doiycni soment ćtre arrćlćcs alors quc le pays n’a pas unc plrinc consciencc dc son identitć economiquc ct financkrc, alors qu’il ignore le bilan des elćments dc son actif ct dc son pas-sif, souvcnt inextricabicment mćlćs a ccux d*un autre pays ou d’une zonę ćconomiquc plus vaste. alors qu*il n’a qu*unc notion trćs imparfaite dc ses rcssourccs ct de ses besoins.
Ces dćcbions fondamentales, les gouvcmcmcnts doivcnt les concevoir ct les ćlaborer par cux-mćmes. lis nc pcuycnt, cn ccttc matierc, s*cn remettre 4 des avb techniqucs ou des conscils vcnant dc l’cxtćricur. Ccpcndant. il vaut la pcinc dc sc demander si des mesures spócialcs dans le cadrc des institutions intcrnationales nc pourraient ćtre cmisagćcs cn prćvbion dc Pindćpcndancc ct dc la pćriode difficile qui la suivra. 11 nc dcvrait pas ćtre impossible de s’assurcr quc les gouvcrncmcnts nouveIIement indćpcndants disposent. au moment opportun. des instruments d‘anatysc ct d*ćvaluation qui leur permettent dc prendrc les dćrisions les plus rationnelles. Dans ccrtains cas. il n*cst pas impossible quc la communautć intemationalc contribuc, par son assistancc. d crćer un cłimat dc confiance ct dc sćrćnitć ou des dćrisions ayant des consćqucnces lointamcs cl considćrabtes pourraient nc pas ćtre prises sous la pression de difficullćs immćdiatcs. L’cxpćricnce quc j’ai rrtirćc dc mon voyagc dans unc panie de cc grand continent m*a menć 4 quc!qucs conclusiora prćliminaircs sur ces poinis dont j’cspćrc pouvoir poursuivrc unc ćtudc approfondic.
II est un aspect dc Pindćpcndancc africainc quc j’ai mentionnć l*an demicr ct sur lcquc! je mc sens tenu d’appełer 4 nouveau 1'attcntion de ccttc commission. Lc processus d’ćmancipation nc conduit pas nóccssaircmcnt 4 la crćation d’Etats dont la configu-ration gćographique correspondc aux mrillcures possibilitćs du dćveloppemcnt economiquc. Cc phćnomćnc n’est pas sans pró-oćdcnt dans 1’histoirc. 11 nc pcut manqucr. mc scmblc-t-il, d*afTectcr dc manierę dćrisivc la conocption quc ccttc commission sc fait dc son rólc ct Poricntation qu’cllc dćsirera donner 4 ses travaux.
U est facile d*organiscr la misc cn commun des expćricncc$ acquiscs,
I‘ćtudc comparec des probićmes ct des Solutions, dc mettre cn <*uvre un programmc dc coopćration tcchniquc. Cc sont 14 des uichcs auxqucllcs la Commission consacrcra sans doutc unc part importantc dc ses efforts ct dc son ćncrgic. Cc sont des activitćs
dćsormab dassiqucs ct qui nc crćent pas pour les gousernements dc problemc particulicr.
Je reste ccpcndant comaincu quc la Commission ćconomiquc pour PAfriquc nc rćaliscra pas plcincmcnt les espoirs qui ont ćtć placćs cn cllc si cllc s'cn tient 4 ces taches ct si cllc nc s’cngagc pas hurdiment dans la voie dc la coopćration ćconomiquc proprement duc cn s*cfTóręant d’cncourager ct d‘organiscr Pharmonisation des politiqucs. l’cxpansion du commcrcc rćgional. Paction conccr-tćc dans lc domainc des tninsports ct des investisscments massifs. U se pcut quc les possibilitćs d*unc telle action nc soicnt pas nombrcuscs ou ćvidcntcs dans un avcnir immćdiat, mab il mc scmblc quc la Commission devrait. dćs maintenant, cxplorcr systćmatiquc* ment toutes les chances qui pcuvcnt sc prćscntcr, ct tout au moins proceder activcmcnt au travail prćparatoire quc dc tcllcs actisitćs cxigcront. La coopćration ćconomiquc pcut impliqucr des sacri-ficcs temporaires pour les uns, des cfTorts supplćmcntaircs pour les autres. souvent aussi Pobligation de contractcr des habitudes nouvcllcs. Mais lc progrćs total sem infiniment plus difTkrilc cl plus lent si chaquc pays lc poursuit dans Pisolcmcnt, sclon ses propres mćihodcs ct avcc les moyens dc financcmcnt intćricur ct cxtćricur dont il pcut individucllcmcnt disposcr.
Nous nc pouvom afTcctcr d’ignorcr lc fait, probablcmcnt inć-vitablc dans les circonstances hbtoriques prćsentcs. quc trćs sou-vcnt les frontićrcs politiqucs diviscront les rćgions ćconomiqucs na tu rei les. ct qu‘cllcs ferom obstacle 4 la misc cn oeuvrc dc pro-jcts indispcnsablcs si les rćgions limitrophcs sc refusent 4 unc action concenćc. A Pissuc du voyage quc je vicns d’accompIir, je nc pub mc dćfcndrc dc souligner Pimportancc considćrablc qui s‘attache cn Afriquc au dćteloppement des transports ct des voics dc communication ct des flcuvcs mtemationaus. A cct ćgard. lc rćoent accord entre la Rćpubliquc ara be unie ct lc Soudan pour la mbc cn valcur du Nil mc scmblc dcvoir ćtre saluć commc un exempłc 4 subne.
L*cxpćricncc contcmporainc dans d‘autres partics du mondc dćmontre clairemcnt quc la coopćration economiquc, voirc mćmc unc assoriation intimc, est parfaitement rćalisablc cn dchors dc tout licn fcdćral et dc tout rćgimc d'intćgration politiquc ct qu‘c!!e n’cst pas nćcessaircmcnt conditionnće par la misc cn armrc dc formules constitutionndlcs dc ccttc naturo.
Cc scrait une erreur, 4 mons sens, dc nc pas agir des maintenant, dattendrc quc toutes les conditions soicnt rćunics pour noucr les liens ćtroiis ct lc rćseau serrć dc relations ćconomiqucs contincn-talcs qui seront Pun des factcurs csscnticls du dćvcloppcmcnt futur dc l‘Afriquc, un factcur dont Pimportancc nc lc cćdc sans doutc cn ricn au rólc qu’on attend gćnćralcment dc Passistancc cxtćricurc.
Lc rólc quc la Commission ćconomiquc pour l*Afriquc pcut joucr dans cettc ćvolution dćpcnd dc la voIontć des gouvcmcmcnts membres, de leur dćsir dc fairc appcl aux moyens dont cllc disposc, des mesures qu'ib dćcidcront dc prendrc pour mettre cn ceuvrc les arrangemenis nćcessaircs. Dans un continent aussi vaste et aussi divere, les possibilitćs d'action rańcront d‘un endroit 4 un autre.
La naturę dc la coopćration. son degrć d*intcnsitć. sa portćc nc seront pas nćcessaircmcnt partout les mćmes. La Commission est un instrument asscz souplc pour pouvoir s‘adapter 4 toute unc gammę dc conditions diffćrcntcs. L‘oricntation qui a marquć rcccmment les travaux des autres commissions ćconomiques rćgio nalcs mcncouragc 4 souligner cc point. Lc projet dc mbc cn valeur du bassin infćneur du Mekong, lc programme routier intcrnational dans PAsic du Sud-Est. cl, d’unc portćc peut-ćtre plus grandę cncore. les projets visant a la liberation des ćchanges ct 4 Pintegration ćconomiquc dc PAmćriquc latine sont des exemples frappants des possibilitćs que pcuvcnt ofirir les commissions ćconomiqucs rćgionales.
Lorsqu’il y a plus d’un an je prenais la parole 4 Addb-Abćba, la Commission ćconomiquc pour l’Afriquc ćtait cncorc un symbole nouvcau des aspirations dc ce continent. Depuis lora, la
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