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la nomination de douze consuls. Ces concessions sont suivies du legs testamentaire de la seigneurie par le comte a TOrdre de Saint-Jean de Jerusalem qui devient alors seigneur principal et haut justicier de la ville.1 Les premieres annees du Xllle siecle a Manosque marquent le debut d’une longue rivalitś entre les habitants et les nouveaux seigneurs pour le contróle de ł'administration municipale et judiciaire. Le comte de Forcalquier avait en effet partagś le pouvoir entre les deux parties. L‘hypothese d‘une guerre prochaine contrę le comte de Provence justifiait peut-£tre 1‘octroi de franchises afm de s'assurer (a fidelite de ses sujets.2 Quoiqu'il en soit, a la mort du comte Guillaume IV, 1’Hópital obtenait tous les droits regaliens placśs sous la suzeralnete immediate de 1’Empereur.3 Des 1211, par Tentremise du legat du papę, maltre Thedise, 1’Hópltal reussissait a faire abolir le consulat et retirait par consequent a la population une bonne part de ses privileges. Les prud’hommes, vraisemblablement deja en charge de la gestion municipale avant 1206, reprenaient donc leur fonction d’administrateurs de la communaute.4 II faudra attendre 1334 pour voir le rśtablissement du consulat a Manosque.5
Sans consuls elus, les Manosquins ne pouvaient pretendre a un veritable pouvoir en matiere de juridiction. On sa/t que dans les prov/nces meridionales,
Damase Arbaud, dans ses śtudes histonques sur (a vil/e de Manosque au Moyen Age, indique qu‘a cette epoque, Agnes de Moustiers et les Ponteves y possedaient des droits seigneuriaux et qu'une partie du Chateau etait, a titre de fief, propriete de Berenger du Pont; ce demier vend son droit en 1217 a Berenger, comte de Provence. Śtudes historiques sur/a viHe de Manosque au Moyen Age, 1ere partie La Commune, Digne, 1847, p. 15.
Paul Masson, dir, Des origines ś 1789, premiere partie de Antiquitś et Moyen Age, tome II de Encyclopśdie dśpartementale des Bouches-du-Rh6ne, Paris/Marseille, Champion, 1924, p. 329. Quelques mois auparavant, les communautes d'habitants de Forcalquier et d'Avignon avaient elles aussi obtenu du comte leurs chartes de franchise.
Felix Reynaud, La Commanderie de !\HóprtaI de Saint-Jean de Jśrusa/em de Rhodes et de Matte ś Manosque (Xlle siścle-1789), Gap, Societe d‘etudes des Hautes-Alpes, 1981, p. 35, notę 1.
Damase Arbaud voit dans les prud'hommes les premiers administrateurs de la commune avant l'amvee des consuls. śtudes histonques sur la viHe de Manosgue au Moyen Age, La Commune, p. 8-9 et 17-18.
Damase Arbaud. Śtudes historigues sur la ville de Manosgue au Moyen Age, p. 88.