126 LA VERTU ET LE PRĆCEPTE
magis sollicitus est unusquisque ad procurandum... autrement, c’est le manque de sollicitude, la negligence: unusquisquc laborem fugit, relinquit alteri... La seconde: quia ordinatius res humanae tradantur si singulis immineat propria cura alicuius rei procurandae, nous presente les deux mots en un voisinage saisissant, que renforce encore la conclusion par contraste: essd autem confusio si quilibet indistincte ęuaelibd procurard. De plus, nous avons au Livre II du commentaire sur la Politique d’Aristote, qui contient la sub-stance meme de ce passage et que saint Thomas suit manifestem ment, un parallele interessant qui confirme la signification indi-quee. On peut lirę au chapitre 2: Procuraiiones possessionum sunt dicisae, dum unusquisque curat de possessione sua, et ii ajoute: Unusquisque magis augebit possessionem suam insistens ei solli-citius tanquam propriae. II est donc evident qu’il s’agit ici d’un ensemble de soins que prendra a sa guise et selon les directions de la prudence le possesseur de biens exterieurs, d’une utilisation raison-nable et raisonnee qui prevoit et dirige a 1’instar de l’activite divine, dont la cura pronidentiae comprend et 1’ordonnance des choses a leur fin, et l’execution de cet ordre, qui est le gouvemement pro-prement dit (1*, 22, 1; ad 1). Ainsi cette potestas procurandi, c’est la totalite des bons soins, des mesures intelligentes que Thomme peut et doit prendre pour assurer la conservation, le bon rendement etlaugmentation(pardenouvel!esacquisitions) delobjetpossede.
2) Dispensandi lui aussi n’est pas employe au hasard. Bień que nous n’ayons pas son parallele aux commentaires sur la Politique, nous trouvons au traite des Lois une definition bien precise, a propos de la dispense que peut accorder celui qui a charge du bien commun. On nous dit que cette signification est derivee d’une autre plus gen6rale qui est la signification propre: Dispensatio proprie importat commensurationem alicuius communis