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tache verte. Et nous apercevons Bella, debout a la proue, les cheveux flottant au vent. L’emeraude de la mer et le bleu du ciel sont un peu trop criards et deteignent 1’un sur 1’autre. Nous avions eu de gros problemes concernant la couleur. Le son non plus n’a jamais ete au point. Ni Tinter-pretation, d^łailleurs. Et Thistoire ne presentait pas beaucoup d*interet. Mais ce soir-la, dans cette salle presąue vide, en assistant a la projection de Captain Van Mers du Sud...

Sept ans auparavant, un producteur du nom d’Yvon Stocklin m’avait telephone tres tard en me donnant rendez-vous chez lui, le lendemain. Nous parlerions d’un « projet ». Je ne connaissais pas ce Stocklin et je me suis souvent demande par quel hasard lui-meme avait appris que j^łexistais.

II me reęut dans un appartement de I’avenue d’Iena, depourvu du moindre meuble. Jelesuivis a travers 1’enfilade des pieces vides et nous parvinmes a un salon ou se trouvaient deux sieges de camping. Nous nous assimes face a face. II sortit une pipę de sa poche, la bourra conscien-cieusement, 1’alluma, en tira une bouffee et la garda entre les dents. Cette pipę, je ne pouvais en detacher les yeux car elle etait la seule chose stable et rassurante au milieu du vide et de la desolation de ce decor. Plus tard j^łappris qu’Yvon Stocklin passait des nuits entieres, assis sur son lit, a fumer la pipę. C*etait sa faęon a lui de lutter contrę le caractere fluctuant et chim^rique de son metier de producteur. Toute une vie dissipee pour

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