— Georges Roli ner, I presume?
Mais deja les deux hommes le trainaient jusqu’a sa chambre. II gardait le lit et Rollner m’expliqua que Tellegen souffrait des sequelles d’une ancienne malaria et que cela risquait de compromettre le film. Mais il 1’aimait et tenait a lui, et cela lui etait completement egal, a lui, Rollner, que ces « saloperies » d’assurances refu-sent desormais de « couvrir » Tellegen.
Entre-temps, Bella F. etait arrivee, elle aussi.
Les premieres prises de vues avaient lieu a bord du yacht, et comme Tellegen ne figurait pas dans ces quelques scenes, Rollner commenęa a tourner. II y mettait beaucoup de mollesse et je le soupęon-nais d’esperer que la maladie de Tellegen se prolon-geat pour avoir un pretexte d’interrompre le film.
II me pria de rester a Port-Cros pendant le tournage en m’expliquant qu’il faudrait peut-etre modifier le scenario, mais celui-ci demeura jus-qu’au bout tel que je Tavais ecrit.
Bruce Tellegen, notre vedette, avait ete, vingt ans auparavant, Tun des jeunes acteurs les plus remarquables d’Hollywood. II excellait dans les films d’aventures et de cape et d’epee, incarnant Lagardere, Quentin Durward ou le Mouron Rouge avec une telle fougue et un tel charme qu’ils lui valurent aussitót une grandę popularite. Puis il interpreta des róles differents : mission-naire, explorateur, navigateur solitaire. Chaque fois, il apparaissait sous les traits d’un heros d’une purete immaculee que venait souiller la vie et
101