M. Bernard Renaud, au nom de Monsieur le Ministre des Travaux Publics et des Transports, sous la presidence duqucl etait place le Cinguieme Congres, prit la parole cn ces tcrmes :
Messieurs les Presidents, Mcssieurs les Congressistes, Mesdames, Messieurs,
M. Robert Buron, Ministre des Travaux Publics et des Transports, avait accepte avec cmpressement, lorsąue la demande lui en fut faite par le President de votre Comite Franęais M. Albert Caquot, de venir presider l*ouver-ture de votre Cinąuieme Congres International de Meca-nique des Sols et des Travaux de Fondation dans ce Palais que TOrganisation des Nations Unieś pour 1’Education, la Science et la Culture a bien voulu mettre a votre disposition.
Vous avez ete, certes, tres deęus en apprenant que M. Robert Buron etait retenu ce jour meme par une mission officielle a 1’etranger.
President du Conseil General des Ponts et Chaussees, il n’a pas voulu cependant etre totalement absent de cette seance d’ouverture et il a prie son Vice-President de le repre-senter. C’est ainsi que j’ai le tres grand honneur de dire a toutes les personnalites ici presentes tous les rcgrets les plus sinceres qu’eprouve M. le Ministre Robert Buron de ne pouvoir lui-meme leur souhaiter la bienvenue, et d'adresser en son nom aux organisateurs, aux eminents Presidents et aux participants de cette journee ses chaleureuses felicitations et ses encouragements pour la poursuite de leurs recherches dans une science en perpetuel renouveau.
Un profane pourrait s’etonner que les travaux de fondation des ouvrages d’art et des batiments, qui sont cependant d’une application si courante et qui conditionnent la stabilite et 1’economie des constructions, n’aient guere beneficie, comme tant d’autres techniques, du grand mouvement scientifique qui s’est developpe tout au long du xixe siecle, alors que, cependant, des progres considerables etaicnt realises dans les superstructures de ces memes constructions. La raison en est que, dans ce dernier cas, les materiaux mis en oeuvre ont des qualites mecaniques connues et fideles, qu’il s*agisse dc bois, d’acier, de maęonneric ou de beton.
Les sols de fondation, qui resultent au contraire des forma-tions geologiques les plus variees de la croute terrestre, sont, pour la plupart, tres sensibles aux caprices de l’eau, des lors leurs proprietes sont bien difficiles a definir et a saisir, tant elles sont parfois changeantes et fugitives. II n’est donc pas trop de tout 1’arsenal des donnees que la science met a la disposition des chercheurs pour essayer de circonscrire les problemes que pose 1’etude des sols.
Cette etude suppose la connaissance de la mecanique des fluides, des phenomenes de capillarite, d’electrochimie, de tension superficielle, d’elasticite, de plasticite, et j’en passe, alors que les moyens d’investigation employes font appel aux connaissances scientifiques les plus recemment acquises. Ce sont ces problemes difficiles qui sollicitent vos savantes etudes, et il n’est pas trop de la confrontation universclle des recherches que permettent si heureusement vos Congres periodiques pour faire de cette connaissance des sols bientót une veritable science.
M. le Ministre n’eut pas manque, semble-t-il, de souligner que ce pays qui vous accueille a ete, dans un passe deja loin-tain, le berceau des premiers efforts tentes pour sortir de 1’empirisme le plus complet et creer une technique plus rationnelle.
Sans remonter jusqu’a Vauban, notre hardi batisseur de grands murs de soutenement qui ont defie les siecles, il eut rappele que, des 1773, Coulomb, le genial inventeur de la balance de torsion, par ailleurs comme Vauban Ingenieur militaire, developpait dans un celebre memoire sa theorie nouvelle et, sachant qu'il n’est de science sans mesure, la
i
!
I
Monsieur Bernard Renaud prononęant son allocution au cours de la seance inaugurale.
De gauche a droite : Monsieur A. Mayer, Monsieur le Professeur A. W. Skempton, Monsieur B. Renaud,
Monsieur A. Caquot, Monsieur Buisson